L’appel ce vendredi à Nouakchott du ministère des Affaires religieuses et de l’enseignement originel aux Imams et prêcheurs d’unifier leurs sermons sur la thématique des dots excessives et gaspillages dans les mariages, relance le débat sur le ciblage des messages religieux qui tournent jusqu’ici le dos au racisme dans le pays.
La Mauritanie est devenue un pays profondément fracturé entre Maures, Haalpulaar, Soninkés, wolofs et Harratins qui se regardent comme des chiens de faïence depuis le génocide des noirs de la vallée de 1981 à 1991.
Pour les observateurs cette cohabitation écornée depuis les indépendances et exacerbée par l’alternance militaire depuis 1978 est une urgence nationale à laquelle le ministère des Affaires religieuses ne doit pas être indifférent.
Sa double mission politique et religieuse est un atout tout en sachant que le règlement de cette question nationale relève de la volonté politique au plus haut sommet de l’Etat.
Dans un contexte de tension sociale où le racisme est au cœur des polémiques sur les réseaux sociaux à la suite de l’arrestation du Baathiste pour des propos haineux contre les peuls, l’absence pour le ministère d’appeler des prêches sur l’unité nationale et la cohésion sociale à la place de thématiques sociétales comme les dots excessives et gaspillages dans les mariages, est considéré comme un ratage pour autant ce choix est important au regard des conséquences néfastes sur la société mauritanienne. L’extrémisme idéologique est plus dangereux que l’extrémisme comportemental qui découle des traditions de mariage bonnes ou mauvaises.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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