
La première phase préparatoire du dialogue politique vient de s’achever sur des notes positives pour traiter de toutes les questions d’intérêt national sans tabous. Place maintenant aux débats.
Les 580 acteurs venus des régions et de la capitale et de l’étranger sont quasi prêts à jouer leur partition ou bien continuer à amuser la galerie ou bien enlever le masque de la mal cohabitation qui couvre depuis 1978 le visage des locataires du palais de Nouakchott de Ould Saleck à Ould Ghazouani. Pour le pouvoir en place, bien représenté avec plus de la moitié des participants il s’agira de poursuivre l’illusion d’un changement en acceptant de traiter de tous les problèmes sans tabous qui cachent en réalité les échecs du gouvernement en matière de démocratie notamment sur le front de la contestation sociale et de la restauration d’un Etat de droit. Une illusion que le procès de l’ex-président aura lieu après les investigations de la justice en Turquie.
Le président Ould Ghazouani qui a reculé d’un pas en accordant finalement ses violons avec la coordination parlementaire espère en tirer profit pour redore son blason pour une politique nationale ouverte aux citoyens et contre la corruption pour la bonne gouvernance. C’est une illusion de l’alternance qu’il entretient depuis son élection en 2019. Pour l’opposition plus ou moins bien représentée, l’enjeu fort contre la mal gouvernance et la quête d’une convergence des luttes et au-delà parvenir à la révision du système électoral verrouillé jusqu’ici par la gouvernance militaire pour assurer la pérennité au pouvoir quoiqu’il en coûte.
Quant aux Mauritaniens profondément divisés par les régimes successifs depuis 1978, ils attendent des décisions fortes sur l’unité nationale et la cohésion sociale qui passent par l’officialisation des langues nationales ( pulaar, soninké et wolof) et leur réintroduction dans le système éducatif et également l’abrogation de la loi d’amnistie de 1993 sous le régime de Ould Taya qui protège les crimes perpétrés par l’armée contre 28 soldats négro-africains de la vallée en 1991 à la base militaire d’Inal. C’est une des pages sombres de l’histoire du pays à refermer par le règlement du passif humanitaire, une patate chaude entre les mains des participants au dialogue national dans les prochains jours à Nouakchott.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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