Mauritanie : le gouvernement de chiffres et d’intentions revient au galop

A peine remanié, le gouvernement de Ould Bilal se lance sur ses acquis sociaux et ses intentions de développer les secteurs productifs, la priorité du programme de Ould Ghazouani.

Secret de polichinelle. Face à la crise sanitaire, l’Etat mauritanien a dépensé 280 milliards d’ouguiya pour les cash transferts des familles pauvres, les dépenses d’eau et d’électricité, les exonérations fiscales et les conséquences du covid-19. Des efforts louables qui sont toujours mis en avant par un nouveau gouvernement appelé à un sursaut pour exécuter correctement le programme prioritaire de Ould Ghazouani.

Ces acquis sociaux répétés à qui veut l’entendre sont considérés comme un tapage médiatique et une fuite en avant des solutions structurelles de la pauvreté dans un pays excessivement riche dont les richesses continuent d’être accaparées par l’oligarchie militaire et l’élite intellectuelle monocolore. Le gouvernement de Ould Bilal a beau chasser le naturel, il revient toujours au galop avec des intentions de développer les secteurs productifs sous la houlette d’un ministre de l’Economie, l’homme de confiance du président mauritanien et le plus apte à gérer l’économie du pays.

Les infrastructures et la santé sont dans le collimateur du gouvernement pour la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable de la capitale qui passe par la réhabilitation des installations du bassin phréatique d’Idini.

Les leçons de la gestion du covid-19 sont tirées pour donner plus de moyens financiers et humains à un système de santé publique défaillant à tous les étages. Par ailleurs, pour la première fois depuis 2019, l’Etat a récupéré des terres qui avaient été occupées dans la Moughataa de Tayarett et indemnisé les ayants droits pour organiser l’espace urbain. C’est un pas pour mettre fin à l’anarchie foncière et des bidonvilles qui poussent comme des champignons. Les observateurs attendent que les vrais responsables de la vente illicite des terrains soient traduits devant la justice.

L’autre chiffre qui ne leur laisse pas indifférent ce sont les 15 millions d’ouguiyas pour récompenser les meilleurs enseignants à Nouakchott. Fruit d’un protocole entre l’Education nationale et l’organisation NESSIM pour l’action culturelle et sociale. C’est un partenariat considéré comme un conflit d’intérêt par un député qui préside cette association dans un contexte de réforme du système éducatif qui ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique et de la société civile. Et ensuite cette récompense ne concerne que les enseignants de la capitale excluant les autres régions.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 14 avril 2022)

 

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