Mauritanie : la députée de l’UFP marque son retour à l’assemblée nationale

Le nouveau parlement semble retrouver les ambiances de débats contradictoires en 2006 jusqu’en 2013  animés par l’opposition démocratique. Ce nouveau visage de l’assemblée nationale est marqué par le retour de cette opposition après 5 ans d’absence. Et c’est la figure la plus emblématique de l’UFP la députée Khardiata Malick Diallo qui tacle encore une fois le gouvernement à l’occasion du discours de politique générale du premier ministre considéré par les observateurs comme un résumé du bilan de Ould Aziz à 5 mois de la fin de son deuxième mandat. Un programme pour le futur candidat de l’UPR aux présidentielles de 2019.

La véridique députée de l’opposition n’a pas mâché ses mots à la veille de la commémoration du 28ème anniversaire des massacres d’Inal en interpellant le régime de Ould Aziz afin qu’il sorte de son long silence pour traduire les criminels devant la justice. C’est une œuvre de longue haleine à cause de la protection de ces derniers par la loi d’amnistie de 93. Les faits parlent d’eux-mêmes. Et cette page sombre de l’histoire mauritanienne n’échappe pas à l’une des dirigeantes d’un des principaux partis de l’opposition qui remet à l’ordre du jour la sempiternelle réconciliation nationale.

Ce qui permet à Khardiata Diallo de ramener le débat sur la marginalisation des composantes nationales Hratine et négro-africaine qui représentent aujourd’hui plus de la majorité de la population mais reléguée au stade de citoyens de seconde zone. L’occasion est belle pour charger le programme du premier ministre qui tente de mystifier l’opinion publique sur l’éradication de l’esclavage, les efforts du gouvernement sur la lutte contre le travail des enfants et particulièrement la lutte contre la pauvreté qui touche un mauritanien sur deux. La députée de l’UFP n’est pas dupe que ce programme est riche en apparence et pauvre en résultats concrets dans la mesure où le pays se trouve dans une impasse économique avec une dette qui avoisine les 100 pour cent du PIB.

Une situation gravissime qui résulte de la mal gouvernance du régime de Ould Aziz marquée par la faillite des secteurs-clés de l’économie de toutes les grandes sociétés nationales à commencer par la SNIM dont le surendettement est un danger pour l’Etat et pour les mauritaniens. Avec son franc-parler habituel la députée de l’UFP ne croit pas en un seul instant la majeure partie des chantiers 19 mis en avant par le premier ministre pour préparer les présidentielles 19.

 

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 26 novembre 2018)

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