Aux observateurs qui, trois ans après l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani, s’interrogent sur la nature du régime de Ould Ghazouani, ne sont plus dupes de sa politique de dédiabolisation de façade des présidents des FPC Samba Thiam et de l’IRA Biram Abeid.
Le président Ould Ghazouani a au cours des trois années de gouvernance donné à voir quelques aspects qui façonnent sa politique intérieure avec un mélange d’autoritarisme et d’ouverture à l’opposition.
En recevant au palais de Nouakchott tous les leaders de l’opposition y compris Samba Thiam et Biram Abeid dont les partis FPC et RAG ne sont pas reconnus officiellement, le chef de l’Etat joue la carte de l’apaisement politique après plus de dix années d’ostracisme de ces deux combattants de la liberté qui se réclament d’une opposition antisystème.
Fort de ses pouvoirs Ould Ghazouani ambitionne un dialogue politique qui peine à se traduire dans les faits malgré les intentions de le relancer avec une commission à la rescousse et qui fait planer déjà des doutes sur la participation du leader négro-africain et du leader haratin.
En reconnaissant l’ONG IRA du militant anti-esclavagiste après 14 ans d’existence, le régime de Ould Ghazouani dédiabolise Biram Abeid tout en gardant à l’œil son aile politique le parti RAG condamné à attendre son récépissé.
Quant au rescapé du mouroir de Oualata revenu de son long exil des Etats-Unis au bercail, il continu d’être victime de son passé avec un blocage systématique de sa situation administrative depuis qu’il dirige les FPC à Nouakchott en 2014. Samba Thiam peut participer aux réunions préparatoires du dialogue politique mais avec l’épée de Damoclès sur le parti. Un mode de gouvernance qui conserve un système qui divise les Mauritaniens.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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