
La déclaration cette semaine du ministre de l’Agriculture selon laquelle les terres de la zone de l’Aftout Essahili et des autres zones de la vallée du fleuve Sénégal qui ne seront pas cultivées seront reprises par l’Etat, est considérée par les observateurs comme une volonté par la force de poursuivre l’expropriation des terres dans les régions du Sud du pays.
Cette forme d’insistance officielle de la mise en valeur des terres de la vallée selon la formule quoiqu’il en coûte à l’Etat est un message envoyé à tous les propriétaires terriens du Sud surtout les plus pauvres. Une réponse aux populations de Ferala, de Dar El barka et de N’Gawlé qui n’ont pas dit leurs derniers mots et entendent ne pas être intimidées par cette nouvelle menace du gouvernement dont la nouvelle politique agricole vise à faire des paysans des ouvriers agricoles in fine à contribuer à l’effacement des populations du Sud.
L’autosuffisance alimentaire passe d’abord par la concertation avec les populations concernées et une aide de l’Etat aux paysans les plus démunis et non par la collaboration des investisseurs nationaux et étrangers.
Cet avertissement du ministre de l’Agriculture ne surprend pas les observateurs qui pointent un projet foncier de Ould Ghazouani à multiples facettes depuis son accession au pouvoir et au fond qui ne rompt pas dans ses principes avec la politique de son prédécesseur encore moins avec les autres locataires successifs du palais de Nouakchott depuis 1983. Il est urgent de tourner la page de la colonisation des terres du Sud
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 15 mars 2022)
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