Sommet UE-UA : les enseignements du sommet de Bruxelles

Pour la première fois depuis 6 ans, les chefs d’Etat et de gouvernement européens et africains sont sortis des sentiers battus de grand-messe pour des ateliers pour débattre des problèmes qui fâchent comme la souveraineté sanitaire dans un contexte de covid-19 où l’Afrique est le continent le moins vacciné. C’est le premier enseignement du 6ème sommet qui vient de s’achever à Bruxelles.

Face à la crise sanitaire, l’Afrique va recevoir 450 millions de doses de vaccins à la disposition du programme COVAX de l’OMS. Les dirigeants africains ont réussi à avoir 6 hubs régionaux, l’Egypte, le Kenya, l’Afrique du Sud, le Sénégal et le Nigéria et la Tunisie où des vaccins ARN messager seront fabriqués. Une première avancée qui se heurte toujours à la propriété intellectuelle.

Autrement dit, au non levé des brevets de vaccins. C’est un premier pas vers la souveraineté sanitaire. Par ailleurs, les dirigeants européens et africains ont mis des bouchées doubles pour jeter les premiers jalons d’un partenariat sur fonds d’un paquet d’investissements de 150 milliards d’euros d’ici 2030 de l’UE pour une économie africaine plus diversifiée plus résiliente et plus inclusive.

C’est le deuxième enseignement qui va mobiliser les investissements privés en Afrique pour faire face à la problématique des entreprises africaines notamment le financement et le transfert de compétences et l’accompagnement des PME. Pour les observateurs, cette enveloppe financière européenne reste bien sur les traces des routes de la soie de la Chine. L

’Europe au contraire devra appuyer cette jeune génération d’entrepreneurs africains. Il s’agit d’offrir un nouveau modèle et non d’imposer un modèle de développement social dans un contexte géopolitique inédit de redistribution des cartes par la Chine, la Russie et la Turquie.

Aujourd’hui l’Europe est de loin le premier partenaire commercial de l’Afrique. C’est donc dire qu’elle est appelée à discuter comme des partenaires avec l’Afrique qui a plus que jamais le choix devant les différents partenaires. C’est le troisième enseignement qui annonce la fin d’un logiciel obsolète des relations entre le nouveau et le vieux continent.