Mauritanie :  des milliards pour développer le Nord et d’autres pour confisquer les terres du Sud

Depuis pratiquement l’arrivée au pouvoir de Ould Aziz en 2008 les mauritaniens assistent à un changement majeur au niveau du développement des territoires avec un nombre croissant d’investisseurs nationaux et étrangers. C’est le Nord du pays qui offre des opportunités plus intéressantes avec la zone franche à Nouadhibou, l’émergence de la ville nouvelle de l’or Chami et la cité minière de Zouérate.

Alors que dans les régions du Sud c’est la politique d’accaparement des terres agricoles de la vallée qui prévaut depuis des décennies. Actualité oblige cette semaine avec le déblocage de plus de 3 milliards d’ouguiya par la fondation caritative de la Snim pour développer la région de Tiris-Zemmour en faisant un pari sur le problème numéro un, l’approvisionnement en eau potable. Une bonne nouvelle pour les collectivités locales en quête de financement pour développer la cité minière Zouérate notamment pour des actions utiles pour les populations dans le domaine des services en particulier.

Ces investissements favorables au Nord industriel résultent d’une politique nationale à double vitesse qui attire un nombre croissant d’entrepreneurs qui entendent créer un partenariat avec le secteur public pour développer la zone franche de Nouadhibou qui tarde à prendre son envol depuis 2013 à cause de pratiques frauduleuses en particulier sous le régime de Ould Aziz . Le gouvernement de Ould Bilal a pris le relais en pariant sur une réorganisation inclusive pour attirer les investisseurs étrangers notamment. Non loin de la capitale économique, l’ancien président Ould Aziz avait réalisé son projet d’une ville nouvelle à Chami à coup de milliards d’ouguiya pour favoriser l’émergence d’orpailleurs artisanaux.

Un nouvel apport au tissu économique qui ne profite jusqu’ici qu’à l’état. Jamais en tout cas au Nord du pays autant d’argent disponible pour le développement des territoires urbains surtout alors que dans la vallée c’est la confiscation des terres qui cède la place au développement d’une agriculture inclusive pour les populations.

Les récents événements de Ferallah ont pointé du doigt l’avancée de l’expropriation des terres de cultures au point que la banque mondiale s’est démarquée en soulevant les questions foncières liées au financement de 25 hectares pour la coopérative de cette localité située dans le département de Mbagne. Une opposition Nord-Sud exacerbée par une politique de régionalisation à plusieurs vitesses obéissant à un découpage administratif tendancieux. Un paradoxe mauritanien qui ne date pas d’aujourd’hui.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 06 mars 2021)

 

 

 

 

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