Absent au mini-sommet africain convoqué par le président français, Ould Ghazouani participe au sommet UE-UA ce jeudi à Bruxelles. Un choix du président mauritanien interprété comme une diplomatie d’évitement pour donner toutes les chances de médiation de la crise malienne.
En confirmant le retrait coordonné de Barkhane et de TAKUBA du Mali tout en restant au Sahel, le président français habille politiquement son échec militaire depuis l’opération Serval de 2013. Un maquillage que le chef de l’Etat français camoufle en profitant du sommet Europe-Afrique de Bruxelles qui s’ouvre à partir de jeudi.
La convocation du mini-sommet du G5 Sahel élargi à d’autres africains est considérée par les observateurs comme une condescendance française sur ses homologues du G5 Sahel auquel est membre la Mauritanie qui se positionne depuis les sanctions de la CEDEAO contre le Mali comme un soutien et comme un pays ouvert à la médiation dans le cadre d’une concertation régionale et internationale.
En déclinant sa participation à la rencontre imposée par l’Elysée à Paris, Ould Ghazouani a fait le choix du sommet UE-UA à Bruxelles pour mettre en avant sa contribution à la paix comme en témoigne le deuxième sommet des chefs d’Etat et savants musulmans qui vient de se terminer à Nouakchott sur une note positive contre l’extrémisme religieux. Le président mauritanien se veut un leadership dans la sous-région parce que son pays a une expérience dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Cette diplomatie soft power africaine ne laisse pas indifférent les observateurs qui attendent du sommet de Bruxelles une refondation de la coopération économique et militaire entre l’Europe et l’Afrique.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 17 février 2022)
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