Mauritanie : le réveil bien difficile de l’opposition sous anesthésie par Ould Ghazouani

Après son élection en 2019, le président mauritanien Ould Ghazouani s’est empressé de normaliser ses relations avec l’opposition pour mettre fin à un climat politique délétère hérité de 10 ans d’autoritarisme de l’ex-président Ould Aziz.

C’est ainsi que tous les leaders de l’opposition mauritanienne et même le chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie Samba Thiam, ont défilé à la présidence suivant un agenda bien élaboré par le locataire du palais de Nouakchott.

Derrière cette manœuvre politique, Ould Ghazouani joue la carte de la concertation nationale ou dialogue national que l’opposition appelle de tous ses vœux sur tous les sujets tabous de la Mauritanie. Sous anesthésie par une feuille de route initiée par la coordination parlementaire et des forces nationales extraparlementaires, l’opposition ne semble pas se réveiller depuis que Ould Ghazouani a donné son feu vert pour la tenue des assises nationales malgré quelquefois des soubresauts d’unité. Depuis plusieurs mois c’est le silence des deux parties.

C’est l’attentisme de l’opposition qui est plus pointé du doigt par les observateurs face à un président qui prend tout son temps entre des voyages officiels et des inaugurations dont la plus remarquée est le lancement de la 26^ème édition du festival culturel des villes anciennes de Ouadane.

Un discours de mise en garde contre les expressions tribales et régionalistes qui retardent davantage l’exécution du programme quinquennal par le gouvernement. Aucune mention au dialogue politique encore moins aux recommandations de la concertation nationale sur la réforme du système éducatif. Si le contexte de la pandémie qui devient endémique n’est pas favorable au rassemblement il n’en demeure pas moins que les derniers réglages des participants au dialogue doivent être visibles et audibles.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 22 janvier 2022)