Les Guinéens entre espoir et méfiance face à la junte

Alors que la junte au pouvoir a autorisé Alpha Condé à aller se faire soigner à l’étranger, les militaires limogent la ministre de la Justice.

Deutsche Welle – L’ancien président Alpha Condé est toujours en résidence surveillée, privé de téléphone. Il a le droit de recevoir quelques rares privilégiés comme son médecin personnel, des membres du CNRD et quelques proches, triés sur le volet.

Selon un communiqué du CNRD, l’ancien président Alpha Condé pourra désormais se rendre dans le pays de son choix pour aller se faire soigner. La CEDEAO  s’était engagée à assurer le retour du président déchu dans un délai d’un mois après ces consultations médicales.

Souleymane Keita, du bureau de la jeunesse, affirme que les responsables du parti d’Alpha Condé, le Rpg-Arc-en-ciel, se réjouissent de la nouvelle mais restent prudents.

 

L'ancien président Alpha Conde, le 5 septembre 2021 L’ancien président Alpha Conde, le 5 septembre 2021

 

« J’avoue que c’est un ouf de souplement pour les militants du parti  mais nous attendons de voir la matérialisation du contenu de ces communiqués. C’est-à-dire voir le président Alpha Condé sortir effectivement du pays et avoir la possibilité d’avoir un médecin de son choix. Depuis le 5 septembre, nous n’avons aucune information concernant le professeur Alpha condé en dehors des communiqués qui passent souvent à la télévision nationale au compte des nouvelles autorités », dit M.Keita.

Au sein de la junte militaire, l’autorisation accordée à l’ancien président de se faire soigner à l’étranger est évoquée dans la plus grande discrétion.

Les Guinéens restent aussi méfiants face à certaines décisions controversées prises par la junte qui n’a toujours fixer la durée de la transition.

 

La ministre de la Justice limogée

 

Par ailleurs, vendredi dernier (31.12), le gouvernement de transition a enregistré le premier limogeage, celui de la ministre de la Justice et des Droits de l’homme, suite à un courrier réponse adressé au ministre secrétaire général de la présidence.

Mme Fatoumata Yarie Soumah n’aurait pas apprécié la manière dont le personnel de justice a été convoqué par le chef de la junte.

Mais le juriste Facolet Konate estime qui la ministre démise de ses fonctions a manqué de vigilance :

« Si c’est le ministre secrétaire général de la présidence qui adresse le courrier elle doit savoir que cela est fait au nom du président de la République. Or, parlant de la rencontre des magistrats, le président est le premier magistrat de la République. En tant que premier magistrat, il a les pleins droits, il peut rencontrer à n’importe quel endroit n’importe quel moment n’importe qui au sein du gouvernement, y compris les magistrats. »

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Bangaly Condé

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

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