Le rassemblement du premier parti de la Mauritanie samedi dernier à Nouakchott polarise l’attention des observateurs et sur les réseaux sociaux. L’apparence de soutien de l’UPR au discours de Ouadane de Ould Ghazouani est la partie émergée de l’iceberg.
C’est le retour sur la scène nationale des nostalgiques dans l’ordre, du régime de Ould Taya, du feu Ould Ely et de Ould Aziz. Même dans un passé récent un tel rassemblement de militants et de sympathisants de l’UPR se compte au bout des doigts. Et cerise sur le gâteau, la direction du parti a fait des dépenses folles pour un rassemblement qui n’est pas dédié à une campagne.
Le timing juste avant la fin de l’année ne justifie pas des sommes colossales considérées par les observateurs sur place comme un gâchis encore de l’argent des deniers publics qui part en fumée.
Dans un contexte de gestion de la pandémie covid-19 qui est loin de se terminer, c’est un scandale financier et politique. Ce cocktail politique au sein de l’UPR est aujourd’hui un grand danger pour la République et pour Ould Ghazouani qui semble être piégé par sa force tranquille.
C’est la fin de l’hibernation de ces nostalgiques du passé qui profitent de ce rassemblement pour jouer un double jeu en mettant en première ligne l’équité à laquelle ils n’y croient même pas. Ils n’en sont pas à leur premier coup d’essai.
Pendant des décennies beaucoup d’entre eux sous le régime de Taya se sont cachés derrière ce mot pour diviser les Mauritaniens et gardé le silence face à l’épuration ethnique, le génocide des négro-africains de la vallée en 1989 et le massacre par l’armée des 28 soldats issus de la même communauté en 1990 à Inal.
Les mêmes se sont rangés derrière Ould Aziz pendant 10 ans, complices d’un hold-up des richesses naturelles et du génocide biométrique. Les revoilà avec Ould Ghazouani grossissant les rangs du parti de la majorité et qui réclament la justice sociale.
Ce meeting à grands coups d’ouguiya ne profitent qu’aux laudateurs qui ont des représentants au sein de l’armée et des forces de sécurité, du gouvernement, du parlement et de la justice, de l’administration centrale et territoriale comme en témoignent les évènements de Ferrala, de Bassikounou, de R’Kiz,de Bababé ,de Boghé et de N’Gawlé. D’ici 2024, le président Ould Ghazouani a intérêt à donner un coup de pied dans la fourmilière pour faire avancer ses réformes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 29 décembre 2021)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com