Comment la Côte d’Ivoire et la Mauritanie dépistent et aident les personnes malades

Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qu'il se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui, direction la Côte d'Ivoire et la Mauritanie où les associations tentent d'aider les malades du sida au sein du continent le plus touché du monde.

Franceinfo– En Mauritanie, l’enjeu du dépistage et de la prise en charge d’une épidémie cachée.

En Mauritanie, 23% des personnes au sein de la communauté homosexuelle sont infectées par le VIH, alors que le taux de prévalence n’est que de 0,3% dans la population générale. Pénalisées, stigmatisées, elles n’osent pas se rendre dans les structures de soin. « J’ai tout le temps peur, même pour la plus simple des maladies, même un bouton ou une infection, je ne peux pas aller à l’hôpital et je vais le cacher, ce qui peut même amener des complications jusqu’au décès, raconte Charihan, qui à 25 ans a souvent été victime d’insultes et de violences. C’est pourquoi nous avons souvent des IST [infections sexuellement transmissibles] et on le cache jusqu’à ce que ça se développe et que ça devienne une infection incurable. »

Le code pénal punit de la peine de mort tout « acte contre nature avec un individu de son sexe ». Même si la loi n’est pas appliquée, ces jeunes homosexuels préfèrent se faire dépister du VIH par des acteurs communautaires, sans jugement ou discrimination. Khatré est lui aussi homosexuel, il est fier d’aider sa communauté en travaillant pour l’association SOS Pairs éducateurs. « Nous, on accompagne dans un soutien psychologique et médical, explique-t-il. Si l’individu est homosexuel, c’est son orientation, cela ne nous concerne pas. »

« Nous on se bagarre, on supplie la loi : donnez nous tous les droits pour la santé seulement. On ne se bagarre pas pour la liberté parce qu’on ne peut pas donner la liberté aux homosexuels en Mauritanie, c’est une République islamique. »

Khatré, association SOS Pairs éducateurs

à franceinfo

Abdallahi Ould Sidi Ali, du secrétariat national de lutte contre le VIH/sida, assure que la société civile peut intervenir sans entrave sur tout le territoire. « La Mauritanie tire son code pénal du droit musulman, elle a signé des conventions universelles sur les droits humains et il y a une scission du pouvoir judiciaire, du pouvoir exécutif et politique, assure-t-il. L’État veut pénétrer ces populations pour améliorer la riposte contre le VIH-sida. »

Sans le respect des droits humains, il est impossible d’éliminer le VIH-Sida d’ici 2030 rappelle ONUSIDA.

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Amandine Réaux, Théa Ollivierfranceinfo
Radio France

 

 

Source : Franceinfo(Le 01 décembre 2021)

 

 

 

 

 

 

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