
La méthode du discours du premier ministre mauritanien est en passe de faire école à travers de comités interministériels pour appliquer le programme quinquennal de Ould Ghazouani dont la priorité est accordée au volet social. Nul doute que la restructuration des quartiers précaires de la capitale figure en bonne place dans l’exécution de la mission du gouvernement.
Cette restructuration des quartiers populaires de Nouakchott relance le problème de mal logement en Mauritanie. C’est le problème de l’habitat des classes populaires qui est pointé du doigt par les observateurs comme un problème récurrent depuis l’indépendance en 1960. La politique de logement social conduite par les différents locataires du palais de Nouakchott a obéi jusqu’ici aux bailleurs de fonds au profit des classes aisées. De 5000 habitants à la naissance de la Mauritanie, Nouakchott compte aujourd’hui près d’un million d’habitants. Cette forte poussée démographique a entraîné l’émergence de quartiers populaires où sont concentrées presque les trois quarts de la population avec des occupations illégales disséminées partout dans la capitale. Au nom surtout de la lutte contre la pauvreté sous le régime de Ould Aziz des projets d’aménagement du territoire ont fleuri mais sans suites favorables à la construction de logements sociaux pour les populations précaires.
La société de construction et de gestion immobilière SOCOGIM créée en 1974 a favorisé dès le départ la classe moyenne et supérieure avec 1200 villas construites dans les années 2000 pour les fortunés se détournant ainsi de sa mission originelle. Plus de 40 ans après, ce sont des villas de haut standing, de véritables palais pour les nantis qui ont poussé comme des champignons dans de nouveaux quartiers jusqu’au bord de la mer. Contrastant ainsi avec des quartiers populaires et bidonvilles où s’entassent les classes laborieuses. Des efforts pour développer le partenariat public-privé pour la construction de logements sociaux sont encourageants depuis l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani qui met le paquet avec la création de son programme TAAZOUR pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion.
En prévision 10000 logements sociaux répartis dans les régions vont voir le jour. La première phase du programme DARI est lancée pour 1700 logements dont 690 dans les communes des quartiers populaires à Nouakchott. En attendant, la situation du transfert des occupants illégaux de l’espace public est préoccupante pour le gouvernement de Ould Bilal qui a ciblé 1173 familles qui bénéficient déjà de parcelles aménagées dans les secteurs d’El Mina, de Ryad et de Toujounine. Il s’agira pour ce gouvernement d’inventer un modèle de logement social pour tous les Mauritaniens.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 05 novembre 2021)
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