G5 Sahel : l’affaire Wagner menace la stabilité de la sous-région

L’Affaire du groupe privé Wagner entretenue par Bamako continue d’empoisonner les relations entre Paris et Bamako. Les deux capitales se livrent depuis une semaine à une escalade verbale sur ce dossier des mercenaires russes qui risque d’impacter le G5 Sahel.

Cette crise franco-malienne accroît la tension dans la sous-région surtout dans le G5 Sahel où elle pourrait avoir un impact considérable sur la gouvernance des Etats sahéliens confrontés de plus en plus aux attaques des Jihadistes après la réorganisation de Barkhane et la fermeture de deux bases militaires au Mali. Et la tension sous-jacente entre l’Algérie et la France n’augure pas un bon présage sur le terrain des combats.

Avec l’interdiction de survol des avions militaires français sur son territoire, l’Algérie envoie un signal à Paris qu’elle veut reprendre sa puissance militaire dans la sous-région qu’elle avait perdue depuis que la France a bouté hors du Mali les jihadistes en 2013. Le G5 Sahel perd ainsi un parapluie militaire et devra se réorganiser en conséquence surtout si le Mali persiste dans sa quête de mercenaires russes pour remplacer les soldats français au Nord du pays et à Bamako. Et c’est la France qui pourrait quitter définitivement le sol malien ouvrant dans ce cas un grand boulevard aux jihadistes.

C’est l’avertissement lancé par le Groupe de soutien à l’islam qui vient de frapper un coup fort le 28 septembre dernier en s’attaquant pour la première fois à un convoi des sociétés dont le matériel transite par le Sénégal. 1000 camions maliens entrent au Sénégal chaque jour. C’est le moteur de l’économie des Etats sahéliens qui est menacé. Sur le plan diplomatique, le Niger s’est positionné contre le choix de Bamako et lance le débat au sein des autres pays.

La Mauritanie demande des explications et se range du côté du G5 Sahel tout en donnant raison à la France sur la réorganisation de Barkhane. La boxe verbale entre Bamako et Paris risque de se terminer par un KO pouvant entraîner une redistribution des cartes politiques dans cette bande sahélo-saharienne. La Mauritanie pourrait être le chaînon diplomatique capable de faire face à trois feux à savoir, le conflit du Sahara occidental, la crise algéro-marocaine et la crise franco-malienne.