Mauritanie : les enseignements des émeutes de R’Kiz pointés par les observateurs

Les émeutes de R’Kiz ne se règlent pas par l’autoritarisme encore moins par une discrimination au niveau des arrestations des manifestants. Le ras-le-bol des populations et en particulier les jeunes révèle la défaillance des services publics dans les régions. Une tournée du ministre de l’Intérieur ne suffit pas à traiter les causes et les conséquences des émeutes. Ce sont les principaux enseignements retenus par les observateurs.

 

La ville de R’Kiz a été le théâtre de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les jeunes manifestants qui ont brûlé des bâtiments publics et privés. Plus d’une soixante de manifestants arrêtés dont 28 écroués à Rosso et 6 à Nouakchott accusés d’incitation à la violence et à la destruction des biens publics et privés. L’opinion publique mauritanienne et en particulier les réseaux sociaux partagés entre la condamnation et la clémence des émeutiers, s’interrogent sur l’ampleur des arrestations et des limogeages au niveau de l’administration dans le département de R’Kiz et des sociétés d’Etat la SOMELEC et la SNDE.

C’est également le ciblage des arrestations et des tortures dans les lieux de détention qui sont pointées du doigt par les observateurs. L’autorité de l’Etat ne passe pas seulement par la répression surtout s’il s’agit d’un soulèvement populaire. C’est le premier enseignement qui traduit le malaise social dans cette partie du Trarza dont les habitants sont confrontés depuis des décennies à des coupures intempestives de l’électricité et de l’eau. La quasi-totalité des régions vivent le même calvaire. Ce qui renvoie à la décennie de gabegie et de corruption de l’ex-président Ould Aziz. Un lourd héritage qu’il faut combler maintenant par une bonne gouvernance.

A commencer par le service public, malheureusement encore plus défaillant après deux années de gouvernance de Ould Ghazouani. La SOMELEC, la SNDE, les collectivités locales et toute l’administration locale ne sont pas à la hauteur des principales préoccupations des citoyens.

C’est le deuxième enseignement qui interpelle le gouvernement à traiter à la fois les causes et les conséquences des émeutes sans passer par la case tournée du ministre de l’Intérieur en réalité qui apparaît plus comme l’image d’un pompier après la fin de l’incendie. C’est le troisième enseignement qui appelle à une rupture avec la politique politicienne qui ne s’attaque qu’aux conséquences.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 02 octobre 2021)

 

 

 

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