Avec un déficit de 5000 enseignants et de 5000 classes, le système éducatif mauritanien ne semble pas prendre le chemin de la performance. C’est du moins le sentiment des observateurs qui pointent une réforme qui a du mal à décoller depuis plus d’une année.
Et pourtant c’est l’une des priorités du président mauritanien après son investiture en août 2019. Ould Ghazouani a initié un département de l’éducation nationale et de la réforme de l’enseignement. Son titulaire est confronté régulièrement à la grogne des enseignants qui réclament de meilleures conditions salariales. Il fait face également à des prestataires éducatifs qui veulent être intégrés dans la fonction publique pour combler un déficit de 5000 enseignants.
Le recrutement de plus de 1500 enseignants dont plus de de 470 sont en train de suivre une formation dans les écoles normales d’instituteurs et plus de 340 viennent d’achever leur formation, ne suffit pas pour relancer un système où seulement 4 pour cent des enseignants sont capables de transmettre correctement 80 pour cent du programme scolaire aux élèves. Les mesures d’évaluation des enseignants se heurtent à la frustration des titulaires en grève sporadiquement. En un mot, c’est tout le système qui est grippé depuis plus de 3 décennies. Il est à bout de souffle à cause d’une arabisation à outrance. Et aucun ministre n’ose y toucher de peur d’avoir les extrémistes arabes sur le dos. Ce manque de volonté politique ne va pas dans le sens d’une refonte de l’éducation nationale qui passe par l’introduction des langues nationales dans le système éducatif.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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