Mauritanie : le paradoxe de la pauvreté des mauritaniens à l’index

La Mauritanie est un pays riche qui recèle d’importantes ressources naturelles notamment le fer, le cuivre, l’or, le pétrole et les produits de la pêche et en 2023 le gaz. La hausse des exportations du fer, du cuivre et du poisson rapporte cette année, des milliards d’ouguiya au trésor public alors que plus de la moitié des mauritaniens vivent au-dessous du seuil de pauvreté.

Alors que les exportations du fer, du cuivre et de la pêche ne cessent d’augmenter malgré la crise sanitaire provoquée par la pandémie de la covid-19, les mauritaniens ne profitent pas de cette embellie. De 11 milliards en 2020, la valeur des exportations du fer est passée à plus de 13 milliards nouvelles monnaies en 2021 tandis que le cuivre de 2 à plus de 3 milliards et les produits de la pêche de 6,8 à 6,9 milliards.

Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Le pays affiche un excédent de la balance commerciale de plus de 2 milliards ouguiya nouvelles soit plus de 20 milliards d’anciennes monnaies. Un avantage pour le gouvernement de Ould Bilal de privilégier les exportations pour favoriser une monnaie qui a perdu sa valeur depuis plus d’une dizaine d’années mais exposant ainsi le pays aux dangers de l’inflation. La hausse permanente des prix des denrées alimentaires exacerbée par la covid-19 est significative à cet égard. La Mauritanie, un pays riche et pauvre, est un paradoxe dont les raisons profondes résident dans la politique qui prévaut au sommet de l’Etat depuis l’avènement des militaires au pouvoir en 1978.

Une gouvernance depuis 2009 comblée par des forces extraconstitutionnelles agissant dans la proximité de la présidence. Ce sont des forces clientélistes qui se sont accaparés tous les leviers économiques. Ce pillage des richesses du pays explique en grande partie la pauvreté de plus de la moitié de la population. Contrairement à son prédécesseur, Ould Ghazouani apparaît comme le président des pauvres avec son ambitieux programme  « TAAZOUR » qui touche les familles les plus pauvres du pays.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste