Mauritanie : la déclaration de l’opposition contre l’insécurité fait polémique

Quatre partis de l’opposition mauritanienne, le RFD, l’UFP, l’UNAD et SAWAB, sont montés au créneau pour dénoncer la grave détérioration de la situation sécuritaire du pays dans une déclaration commune rendue publique cette semaine à Nouakchott.

Les signataires de cette déclaration ont manifesté leur indignation et leur inquiétude face à la propagation de gangs criminels dans le pays et en particulier à Nouakchott et à Nouadhibou. Mais sur la forme, les observateurs regrettent l’absence d’autres partis de l’opposition mauritanienne ou non dans cette bataille contre l’insécurité qui concerne tous les mauritaniens.

C’est l’unité des leaders de l’opposition qui est pointée du doigt et qui ne date pas d’aujourd’hui. L’annulation au dernier moment de la conférence de presse de l’UFP pour consultation des autres partis est révélatrice de la mollesse d’une opposition qualifiée de partis de contribution au pouvoir. Réduite à sa plus simple expression depuis l’arrivée au pouvoir des militaires en 78, l’opposition n’a pas su prendre ses marques pour une véritable alternative en Mauritanie.

Depuis l’élection de Ould Ghazouani, les mauritaniens ont l’impression que quatre partis, le RFD, l’UFP, l’UNAD et SAWAB monopolisent les questions d’intérêt national. La bande à part du premier parti de l’opposition TAWASSOUL sur la situation grave sécuritaire qui secoue le pays, le positionnement de l’AJD-MR, les FPC, IRA-Mauritanie, TPMN comme l’opposition contre le système, illustrent bien cette dispersion qui fait le jeu du pouvoir.

Le meilleur exemple de la faiblesse de l’opposition démocratique c’est son incapacité, depuis l’instauration de la démocratie en 91, à faire émerger un débat national sur la cohabitation, talon d’Achille de tous les locataires successifs du palais de Nouakchott depuis 60.

Sur le fond, la condamnation et l’appel au gouvernement à prendre d’urgence des mesures pour la sécurité des populations, ne suffisent pas pour bousculer des pouvoirs publics laxistes. Des manifestations périodiques qui mobilisent les citoyens peuvent faire avancer les grandes causes nationales.