Mauritanie : la criminalité à Nouakchott dans le collimateur des observateurs

Les deux dernières agressions à l’arme blanche cette semaine à Nouakchott dont l’une est mortelle, la victime un professeur d’université, continue de susciter l’indignation des observateurs et d’enflammer les réseaux sociaux qui pointent la faiblesse des politiques publiques dans le domaine du banditisme surtout cette dernière décennie.

En dix ans, Nouakchott est devenue une capitale dangereuse où la criminalité et le banditisme font bon ménage. Pas de semaine où la presse ne parle pas de saisie de la drogue ou d’armes à Nouakchott comme à l’intérieur du pays notamment à Nouadhibou et à Sélibaby. Des capitales de prédilection pour le grand banditisme et point de passage d’immigrés clandestins vers l’Europe. La capitale compte aujourd’hui près de 800 000 habitants soit plus d’un tiers de la population. Aucun quartier n’est épargné des actes de délinquance de bandes de jeunes ou de gangs bien organisés et bien armés depuis plus de 10 ans.

Ce phénomène s’est accentué sous le régime de Ould Aziz qui a ouvert une brèche aux trafiquants de drogue et contribué à la surpopulation carcérale. Les observateurs s’interrogent sur ces villas somptueuses qui poussent comme des champignons, de grosses cylindrées de haute facture dont certains de leurs propriétaires sont soupçonnés d’appartenir à un réseau international illégal en première ligne l’ex-président Ould Aziz accusé pour corruption, enrichissement illicite et blanchiment d’argent, placé sous contrôle judiciaire. La Mauritanie est régulièrement pointée du doigt par Interpol en matière de trafic de stupéfiants.

Les deux dernières agressions à l’arme blanche contre un professeur d’université et un inspecteur de l’enseignement secondaire, relancent le débat sur les politiques publiques dans le domaine de la délinquance. Une question sociétale et systémique qui appelle une réponse systémique.

Trois secteurs principaux sont concernés, l’éducation nationale en priorité, la justice et les affaires sociales et la famille. L’insécurité ne peut être résolue si les pouvoirs publics ne s’attaquent pas à la pauvreté et à l’ignorance. La surveillance des rues et des citoyens par des caméras vidéos ne suffit pas. La délinquance juvénile est avant tout l’affaire de la famille avant d’être l’affaire de l’Etat dont la réforme s’impose au plus vite. Sinon, la rivalité de gangs criminels fera plus de victimes et touchera toutes les couches de la société mauritanienne.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 06 juin  2021)

 

 

 

 

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