Crise politique au Mali : Bamako isolé diplomatiquement par la CEDEAO

En excluant le Mali des instances de la CEDEAO, les chefs d’Etat africains réunis cette fin de semaine à Accra, ont limité la casse et fait preuve de réalisme, face à un pays au cœur de la guerre contre les jihadistes au Sahel et dont l’économie est grandement impacté par la covid-19.

C’est une dure épreuve à laquelle est soumis le nouveau président de la transition malienne qui avait fait le voyage pour assister au sommet extraordinaire de la CEDEAO consacré à la crise malienne. Un déplacement symbolique, cette fin de semaine dans la capitale ghanéenne, du colonel Issimi Goïta pour tenter d’influencer les chefs d’Etat ouest- africains.

Le nouveau président de la transition peut être satisfait même si la porte lui était fermée, des sanctions qui l’isolent diplomatiquement jusqu’à nouvel ordre mais qui lui permettent de poursuivre la rectification engagée et la poursuite du dialogue avec la société civile et l’opposition. D’ailleurs le leader du Mouvement M5-RPF, nouvelle version, est pressenti comme premier ministre pour abonder dans le sens de la transition démocratique souhaitée par les dirigeants africains.

A ce sujet, la CEDEAO est formelle. Aucun militaire ne sera candidat aux élections présidentielles de 2022. En attendant, c’est l’incertitude politique qui plane à Bamako. Les menaces de la France de retirer sa force Barkhane au Sahel, sont prises au sérieux par la junte militaire mais les observateurs savent que c’est un projet difficile à mettre en œuvre au regard des intérêts français dans cette bande sahélo-saharienne et du terrorisme islamiste à l’intérieur de l’Hexagone et dans l’espace européen.

L’exclusion temporaire du Mali des instances ouest africaines est un moindre mal contrairement à des sanctions économiques qui pourraient impacter à long terme l’économie des pays de la CEDEAO. Le Mali est un grand peuple historiquement qui saura au moment opportun sortir de cette impasse.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste