Crise au Mali : un deuxième coup de force qui fragilise la transition démocratique, pointé par les observateurs

L’arrestation ce début de semaine à Bamako du président et du premier ministre de transition est considéré par les observateurs comme un deuxième coup de force de trop dans ce pays sahélien fragilisé par la guerre contre les jihadistes.

C’est un coup d’Etat dans un coup d’Etat qui fait du Mali, un pays ingouvernable et qui retombe dans le cycle infernal de la gouvernance militaire. Ce qui fait dire à un observateur malien averti que le problème malien n’est pas à Kidal mais au camp militaire Kati là où se font et défont les coups de force, un passage obligé vers la transition. Si le premier coup d’Etat était une réponse à la contestation populaire contre le régime d’IBK, le second est sur un fond de la paralysie du service public, relayée par la grève des travailleurs de la centrale syndicale malienne.

Un des points mis en avant par la junte militaire pour passer à l’action en arrêtant le président Bah Ndaw et le premier ministre Moctar Ouane qui avaient opéré un changement ministériel en écartant deux figures emblématiques du coup d’Etat d’août 2020. Ce changement est condamné d’abord par la CEDEAO qui reprend comme d’habitude sa médiation pour convaincre la junte militaire et également par la communauté internationale en première ligne la France qui saisit le conseil de sécurité des Nations-Unies.

Une pression africaine et internationale qui fragilise la transition démocratique. Le nouvel homme fort Assimi Goita qui se base sur la violation de la charte de transition se tire lui-même une balle dans le pied. Un passage de force révélateur de la difficile gouvernance militaire surtout dans un contexte de guerre contre le jihadisme.

Au de-là, c’est l’attitude schizophrène de la CEDEAO et de l’UA et de la France d’accepter et de condamner en même temps ce deuxième coup d’Etat, qui est pointé par les observateurs. L’exemple tchadien est édifiant à cet égard. Finalement les questions de principe de respect des constitutions donc du droit, sont reléguées au second plan pour des questions d’intérêt. Retour à la case de départ, 9 mois après le départ de IBK.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 26 mai 2021)

 

 

 

 

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