Mauritanie : de l’Etat providence à l’Etat gendarme pointé par les observateurs

Incontestablement le coronavirus jette une lumière sur la gouvernance de Ould Ghazouani. Les constats d’une administration réfractaire au changement par le premier ministre, ne sont pas en faveur d’un Etat providence capable de faire face à une crise sanitaire majeure malgré les 50 milliards de nouvelle monnaie débloqués par le président mauritanien et des milliards d’aide de la communauté internationale et les milliardaires mauritaniens.

Dans ces conditions, le président mauritanien est appelé à franchir le cap d’un Etat gendarme pour réussir la relance économique. Le dernier conseil des ministres sous tension est une première alerte au gouvernement que le pilotage de l’Etat de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de la covid-19 est une situation exceptionnelle qui conforte un Etat providence de retour pour aider d’abord les familles les plus démunies.

Dans un premier temps le président Ould Cheikh Ghazouani a débloqué 2 milliards et demi de nouvelle monnaie pour un fonds de solidarité sociale. Et dans un deuxième temps deux autres milliards et demi pour la relance économique. La tentation du gouvernement de noyer ses insuffisances par les dysfonctionnements de l’administration apparaît comme une fuite en avant au lieu de la mise en place d’une stratégie cohérente et responsable.

C’est l’opacité de l’argent public c’est-à-dire les 50 milliards d’ouguiya contre la covid-19 et des milliards de la communauté internationale et des hommes d’affaires mauritaniens, qui sont pointés du doigt par les observateurs.

De l’Etat protecteur ou providentiel, Ould Ghazouani devra franchir le pas vers un Etat gendarme pour la gestion de cette manne financière post crise. C’est l’étape du contrôle qui passe par la transparence des deniers publics. Il ne suffit pas d’être un gouvernement de technocrates si on a pas les outils de la bonne gouvernance.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste