Mauritanie : la justice attendue par les observateurs sur l’affaire de la décennie de Ould Aziz

Une semaine après l’inculpation de l’ex-président Ould Aziz de corruption et de blanchiment d’argent les observateurs s’interrogent sur les menaces de déballages de l’ex-président Ould Aziz qui pourraient impacter les enquêtes pénales et au-delà c’est le président Ould Ghazouani qui serait visé par cette tentative d’intimidation considérée par les observateurs comme un bluff.

Ce n’est pas une vue de l’esprit mais à y regarder de près les menaces de l’ex-président de tout déballer laissent penser qu’il détiendrait des informations compromettantes contre son ex-dauphin avec lequel il a cheminé ensemble durant les grands moments historiques du pays comme le coup d’Etat de 2008 contre le premier président élu démocratiquement feu SIDIOCA.

Président du Haut Conseil d’Etat militaire Ould Cheikh Ghazouani  a assuré son élection en 2009. Et l’histoire retiendra qu’il est considéré comme le pion mêlé de près ou de loin au coup d’Etat de 2005 du feu colonel Ely Mohamed Vall. Et sous le régime de Ould Aziz il était le chef d’Etat-major avant d’être nommé ministre de la défense pour préparer l’alternance militaire.

Autant d’informations visibles de l’iceberg mais dont l’autre partie reste des secrets entre les deux hommes. A l’évidence personne ne peut reprocher à Ould Ghazouani d’avoir fait un coup d’Etat contrairement à son ancien mentor. En revanche les gouvernants militaires depuis Ould Taya de 84 à 2005 sont implications dans les exactions commises en 89 avec les déportations de plus de 60 000 noirs de la vallée au Sénégal et au Mali et en 91 avec l’assassinat des 28 soldats noirs à Inal.

En réalité les observateurs n’attendent pas des scoops de l’ancien président mauritanien mais la justice du président Ould Cheikh Ghazouani dont la promesse de ne pas intervenir est une garantie de l’indépendance de la justice laquelle est appelée à poursuivre les enquêtes pénales.

Les accusations de corruption et d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent sont suffisamment graves pour que l’ancien chef d’Etat échappe à un procès voire une condamnation. L’inculpation de son frère d’arme est un premier pas vers la fin de l’impunité en Mauritanie ouvrant pour la première fois la voie au recouvrement des biens de l’Etat volés par les délinquants financiers sous le régime de Ould Aziz.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 25 mars 2021)

 

 

 

 

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