Le gouvernement de Ould Bilal durcit le ton en s’attaquant aux importateurs de légumes qui refusent de dénoncer leur contrat signé avec lui. Trois de leurs dirigeants seraient arrêtés cette fin de semaine à Nouakchott.
Les difficultés de la filière maraîchère en Mauritanie ne datent pas d’aujourd’hui en raison de la faiblesse des producteurs et de l’état des sols mais c’est principalement l’absence d’une politique agricole inclusive qui est pointée du doigt par les observateurs malgré le financement des bailleurs internationaux pour des périmètres irrigués tout au long du fleuve et dans les grandes villes comme Nouakchott.
Le blocus économique en 2020 des fruits et légumes au poste d’Ei Guerguerat par le Polisario à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie et la crise sanitaire provoquée par la pandémie covid-19, auront servi de leçons au gouvernement de Ould Bilal pour corriger sa stratégie nationale de développement agricole.
Les nouvelles mesures vont dans le sens d’encourager la production locale dans les 160 communes en demandant aux importateurs de dénoncer leur contrat signé avec les ministères du commerce et du développement rural. Trois dirigeants d’entre eux seraient arrêtés pour refus cette fin de semaine à Nouakchott. Un signal fort des autorités de Nouakchott qui n’entendent pas être laxistes et de permettre ainsi une concurrence loyale sur le marché mauritanien.
La nouvelle politique vise à moins importer les légumes et à encourager les producteurs dans le cadre d’un accompagnement pour l’installation de périmètres irrigués. C’est possible du maraîchage sur un sol aride comme ce modèle d’un résident espagnol depuis 10 ans dans la capitale dont l’expérience a fait le tour du monde grâce aux réseaux sociaux et qui a transformé un hectare désertique en zone de maraîchage où poussent désormais des légumes qui font bien le bonheur de sa ferme pédagogique qui ne cesse de former les Nouakchottois à la culture bio grâce au financement de l’Union européenne. Une initiative qui pourrait inspirer beaucoup de mauritaniens.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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