Mauritanie : la confiscation des biens de Ould Aziz, une épée de Damoclès sur Ould Ghazouani

L’ouverture d’un compte spécial à la caisse des dépôts et de développement par les autorités judiciaires pour les fonds saisis à titre conservatoire de l’ex-président Ould Aziz en attente de sa probable accusation relance la confiscation de tous les biens de l’Etat volés par l’ancien régime.

Et du coup c’est la suite de l’affaire politico-judiciare de la décennie Ould Aziz qui est attendue par les mauritaniens dont les regards sont tournés vers le procureur général qui devrait en principe examiner les procès-verbaux de la police des crimes économiques et financiers des personnes impliquées dans des affaires d’attribution illégale de marchés publics et de malversations financières durant ces 10 dernières années.

Des véhicules appartenant à Ould Aziz et ses proches en particulier sa famille sont déjà saisis à titre conservatoire de même que des comptes bancaires. Des sommes d’argent en liquide de l’ex-président estimées à des milliards d’ouguiya détenus par un proche homme d’affaire devraient être versées sur le compte spécial à cet effet. Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Cette manne abyssale financière pourrait à elle-seule corriger la dette publique de la Mauritanie qui avoisine plus de 2 milliards de dollars à la place d’un plaidoyer de Ould Ghazouani pour l’annulation de cette dette. Un endettement qui résulte de plus de 10 ans de gabegie et de corruption de l’ex-président Ould Abdel Aziz dont le sort dépend de la justice et dont les résultats des enquêtes préliminaires sont toujours attendus par  l’opinion publique.

Une épée de Damoclès suspendue sur le chef de l’exécutif qui sait déjà que la restitution des biens de l’Etat volés peut contribuer à avoir un trésor public excédentaire de l’oxygène durable pour les finances publiques dans un contexte de crise sanitaire provoquée par la pandémie covid-19.

L’état mauritanien pourrait ainsi acheter sans problème les vaccins contre le virus pour compléter le programme COVAX de l’OMS et repenser le système de santé publique mis à rude épreuve depuis un an. C’est tout l’enjeu de son quinquennat placé sous le signe de la bonne gouvernance à laquelle aspire le peuple mauritanien.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste