
Le parc national du Djoudj, dans le nord du Sénégal, est habituellement un havre de paix pour les oiseaux migrateurs. Mais à la fin de janvier, 750 pélicans blancs y ont été retrouvés morts. Les autorités de la réserve tentent de lever le voile sur les causes du drame.
Chaque semaine, le parc du Djoudj, au Sénégal, a coutume de mettre à l’honneur l’une des 350 espèces d’oiseaux qu’abrite la réserve naturelle. Un portrait pour illustrer ceux qui font la richesse du parc. Le flamant rose, l’oie de Gambie, le cormoran, ou encore le canard… Cette semaine, c’est le pélican blanc qui fait tristement l’actualité du parc. Le 26 janvier, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a fait état de la mort de 750 pélicans, rapporte le journal Le Soleil.
Les circonstances qui entourent la mort des grands oiseaux sont encore floues. Elle pourrait être liée à la saison actuelle de migrations et donc à la forte concentration d’oiseaux d’eau dans le parc. Par le passé, les gardes avaient déjà constaté une mortalité élevée des pélicans à cette période.
Mais les proportions atteintes cette année sont du jamais-vu. La piste d’une maladie n’est donc pas écartée, d’autant que la grippe aviaire a été identifiée dans la commune de Pout, située non loin du parc, précise le quotidien sénégalais.
Par mesure de sécurité, les activités réservées au grand public, à l’instar des balades en pirogue le long du marigot du Djoudj, ont été suspendues. Des prélèvements sur les carcasses sont censés fournir des éclairages sur la cause des décès.
Grande biodiversité
Le parc a annoncé redoubler d’efforts pour préserver “la sécurité et la quiétude” tant convoitées par les 3 millions d’oiseaux qui y nichent chaque année. Des efforts nourris par le travail de la vingtaine d’agents de surveillance mais aussi par la concertation avec les populations riveraines.
Le statut de site du patrimoine mondial de l’Unesco, acquis en 1981, a un prix. La chasse, la pêche, et la coupe de bois sont des activités interdites : il a donc fallu convaincre les populations environnantes de préserver la biodiversité. Une mission semée d’embûches, confie le sergent Abdoulaye Bâ.
Au début, la cohabitation entre le parc et les populations fut difficile. C’est le parc qui les a trouvées ici, donc il fallait privilégier le dialogue et la communication pour les sensibiliser à l’importance de ce site.”
Désormais, les gardiens ne sont plus les seuls à veiller sur les pélicans blancs, espèce emblématique du parc. Des jeunes bénéficiant de formations d’écoguide ou d’écogarde concourent à cette mission. Et les populations peuvent, en temps normal, bénéficier des revenus produits par la venue de touristes attirés par la biodiversité des 16 000 hectares de ce parc naturel.