La convocation ce début de semaine de l’ex-président Ould Aziz par la police des crimes économiques et financiers est considérée par les observateurs comme une volonté de la justice de poursuivre les auditions mais qualifiée de trompe l’œil qui commence à agacer l’opinion publique.
Ce qui agace surtout les observateurs c’est les interminables convocations du principal accusé par le rapport de l’enquête parlementaire sans issue pour le moment et surtout le silence voulu par l’ex-président mauritanien devant le pôle anti-corruption et conseillé par ses avocats qui mettent en avant l’immunité présidentielle.
Une convocation qui intervient après un mois d’arrêt des auditions et relance ainsi le feuilleton de la décennie Ould Aziz. L’opinion publique s’interroge sur les lenteurs des enquêtes et le ciblage des besoins d’instruction qui se révèle peu efficace pour le moment.
Ces allers et retours des personnalités soupçonnées de gabegie et de corruption ont aussi ceci de particulier qu’ils ont commencé à installer au plus sommet de l’Etat un désir d’intervention au point de réhabiliter politiquement des anciens ministres et hommes d’affaires proches de Ould Aziz.
Les mauritaniens ont l’impression d’une justice trompe l’œil. L’espoir d’une restitution des biens de l’Etat volés par le régime de Ould Aziz s’amenuise au fur et à mesure des auditions. La propension de la police politique à cibler les biens de l’ex-président et de sa famille est également apparue dans les épisodes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 16 décembre 2020)
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