Nous sommes incapables de nourrir notre population

Un simple point de passage de la frontière bloqué et c’est toute la Mauritanie qui manque de fruits et de légumes, ces fruits et légumes venus du Nord (nous dépendons presqu’entièrement du Maroc pour les fruits et légumes…)

La catastrophe était annoncée dès la 1ère réforme foncière… Mais, à ce moment là, personne n’écoutait les « lanceurs d’alerte »…

Puis, par la suite, les choix d’une « uni culture », celle du riz n’ont fait qu’aggraver la situation.

Résultat : nous sommes incapables de nourrir notre population. Nos paysans traditionnels ne cultivent plus que pour une toute petite partie de la population….

Pourtant les terres de la Vallée ont toujours nourri, ont depuis toujours été cultivées, ont permis à des générations de survivre…

Il y a plusieurs années j’écrivais dans une de mes chroniques pour Le Calame (c’était à l’occasion de je ne sais plus quelle élection présidentielle) qu’il fallait envoyer nos étudiants apprendre la terre ( durant des stages), aider les agriculteurs en leur permettant d’améliorer leurs techniques… ( j’écrivais aussi qu’il fallait, obligatoirement, envoyer en stage nos étudiants en médecine à l’intérieur du pays..).

Tout le monde avait rit.

Aujourd’hui nous en sommes où ? Plus de jardins maraîchers alors que les communes auraient dû garder des espaces « verts » ou en créer afin de favoriser des circuits locaux et courts.  À NKTT, il n’y a qu’à regarder ce que sont devenus nos périmètres maraîchers…

Plus de fruits locaux sur nos tables ( qui se souvient de la petite orange verte et orange, l’orange mauritanienne?). Même les mangues viennent soit du Mali, soit du Sénégal.

Peu ou pas de légumes mauritaniens, hormis pour l’intérieur du pays.

On importe même les dattes, comble de l’ahurissant dans un pays producteur de dattes ( fort gouteuses mais plus chères que les Deglet Nour d’Algérie par exemple, quelle misère !)…

Mais, que voulez-vous, dans un pays qui importe des fraises (absurde de l’absurde), l’agriculture locale c’est peanut…

Et je ne parle même pas du poisson mauritanien dont nous, citoyens, avons presque perdu le goût vu qu’il est en grande partie envoyé ailleurs que dans nos estomacs… ( le tiof est devenu une denrée rare et chère…)

Il y a, ici et là, des tentatives de production de légumes et fruits mauritaniens et bios. Mais, par manque de soutiens financiers, ces tentatives restent locales. Et, souvent, les productions de ces jeunes agriculteurs ne sont achetées que par les expatriés car le bio c’est plus cher…

Il serait peut-être temps de repenser notre modèle agricole….

 

 

 

Mariem Derwich

Facebook – Le 12 novembre 2020

 

 

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