Mauritanie : le chauvinisme arabe plane sur l’assemblée nationale à Nouakchott

Quelques jours après qu’un parlementaire ait demandé une rupture diplomatique avec la France à cause des propos de son président c’est un autre député mauritanien qui instrumentalise les caricatures en protestant contre l’intervention d’un ministre du gouvernement en français.

Ce chauvinisme panarabe suscite des réactions sur les réseaux sociaux et au sein de l’opposition mauritanienne qualifié d’acte de provocation et une incitation grave et publique à la discrimination en plus d’être un outrage public commis à l’encontre d’un citoyen et d’un agent de l’Etat selon les propres termes du porte-parole de l’UFP, le juriste Lo Gourmo.

Alors que le porte-parole des FPC s’indigne de cette intervention réactionnaire et chauvine et obscurantiste en faisant comprendre que dans un espace où cohabitent les langues différentes la paix la stabilité et le développement ne sont possibles que s’il est institué un multilinguisme…

Depuis les propos du président français sur les caricatures contre le prophète de l’islam c’est un vent anti-français qui souffle en Mauritanie. L’assemblée nationale n’échappe pas à cette instrumentalisation des chauvins arabes de retour ces dernières années dans tous les rouages de l’Etat.

Cette protestation d’un député arabo-berbère contre l’intervention d’un ministre négro-africain en français n’est pas étrangère aux mesurettes de l’assemblée nationale pour l’usage des langues nationales dont l’objectif principal est de ghettoiser les cultures africaines. Et d’exclure la langue française dans l’administration mauritanienne.

Les réseaux sociaux s’emballent pour tirer des boulets rouges contre le député mauritanien qualifié par l’écrivaine Mariem Derwich d’analphabète culturel qui use et abuse de sa position pour alimenter le populisme en surfant sur la vague de l’anti-français. Et pour l’observateur Imam Cheikh le comportement de ce député quelles que soient ses motivations met en lumière l’insouciance des mauritaniens avec l’équilibre et les fondements de l’Etat.