Mauritanie : la version de Ould Aziz sur le Mali controversée

En déclarant que l’erreur des dirigeants maliens c’est d’avoir créé des milices pour combattre avec succès le MNLA( Mouvement national pour la libération de l’AZAWAD) et d’avoir copié ces milices pour s’attaquer à ses propres citoyens au sud du pays, l’ancien président mauritanien exclut ses anciennes relations ambigües avec Bamako nées de la lutte contre le terrorisme islamiste au Sahel.

 C’est le cœur de la crise malienne qui est pointé du doigt par Ould Aziz faisant croire ainsi qu’il est au- dessus de tout soupçon. Certes pour les observateurs le coup d’Etat du 18 août dernier est le résultat de cette politique d’autruche de Bamako et surtout de l’absence d’Etat face à l’irrédentisme des touaregs et la corruption des pouvoirs successifs. Ces aveux forcés de l’ex-président mauritanien sur la crise malienne à l’occasion de sa conférence de presse font planer des doutes sur ses accointances avec Al Qaïda et l’AZAWAD et la France et des relations ambigües avec le Mali nées de la guerre contre les islamistes dans cette bande sahélo-saharienne. Les rançons à elles seules n’expliquent pas les moyens de financement des barbus et leur emprise au Sahel en particulier au Nord du Mali dont l’occupation a été réglée tardivement par la France en 2012 par Serval avant la force Barkhane élargie au G5 Sahel qui a permis à l’ancien chef d’Etat de régler toutes ces contradictions avec le Mali par le truchement des combattants de l’AZAWAD dont certains dirigeants ont trouvé refuge à Nouakchott. Ould Aziz n’a jamais voulu envoyer des troupes au Mali après l’intervention militaire française en 2012 de peur de nuire à ses amis du MNLA.

Ce que l’ancien président n’a pas dit et surtout son ambition avec l’aide de la France et de l’Algérie et le feu vert du Mali la création d’un futur protectorat de l’AZAWAD sous tutelle de la Mauritanie en bordure du fleuve Sénégal. L’occupation de Kidal par les combattants de l’AZAWAD avant la reprise en main partielle actuelle des autorités de Bamako fait partie du puzzle français soutenu par Nouakchott pour déboucher sur un règlement politique. Et ce n’est pas une surprise si les accords de paix d’Alger ont échoué pour réconcilier les maliens parce que les fractures ethniques sont trop importantes et que l’enjeu militaire est important. Ould Aziz a gardé le silence à dessein pour cacher ses accords secrets de non-agression avec Al Qaïda de Ben Laden et les groupes du Maghreb islamique. Le mauritanien Abou Hafs l’ancien bras droit de Ben Laden vit sa retraite à Nouakchott. C’est ce qui explique en partie que Nouakchott n’est plus attaqué par les terroristes et que Ould Aziz est devenu un pion important pour la France et un leader incontournable du G5 Sahel.

Le Mali est son propre fossoyeur. ATT et IBK ont créé des armes qui se sont retournées finalement contre eux. Les narco trafiquants pour le premier et les milices armées pour le deuxième.

 


Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya.com le 31 août 2020

 


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