Affrontements entre manifestants et policiers dans des villes américaines

La police a eu recours aux grenades éblouissantes, au gaz lacrymogène et au gaz au poivre contre les manifestants qui ont défilé dans plusieurs villes des Etats-Unis samedi contre le racisme et désormais le déploiement d’agents fédéraux ordonné par Donald Trump.

 

Les manifestations contre le racisme et la brutalité policière – déclenchées par la mort à Minneapolis de l’Afro-Américain George Floyd – surviennent alors que le président Donald Trump fait face à une bataille de plus en plus difficile pour sa réélection et mène campagne sous le thème « la loi et l’ordre ».

Les manifestants ont défilé à Austin, dans le Texas, comme à Louisville dans le Kentucky, à New York, Omaha, Oakland et Los Angeles en Californie, ainsi qu’à Richmond en Virginie, où la police anti-émeutes aurait lancé des agents chimiques sur une marche du mouvement Black Lives Matter, selon des médias américains.

A Seattle, dans l’Etat de Washington (nord-ouest), la nuit de samedi à dimanche a été particulièrement mouvementée. Le bruit des détonations a résonné dans certaines rues, et de la fumée s’élevait d’un secteur où des manifestants ont mis le feu à des remorques sur un site de construction d’un centre de détention pour mineurs, selon un journaliste de l’AFP sur place.

 

AFP

Un manifestant se verse un liquide dans l’oeil après des affrontements avec la police à Seattle, le 25 juillet, au cours desquels les forces de l’ordre ont eu recours au gaz au poivre

 

Certains des manifestants ont tenté de se protéger du gaz au poivre avec des parapluies. La police de Seattle Times a annoncé sur Twitter que 45 personnes avaient été arrêtées pendant ces « émeutes ».

– Nouveaux heurts à Portland –

En parallèle, des heurts entre manifestants et policiers ont de nouveau marqué la nuit de vendredi à samedi dans la ville de Portland, dans l’Oregon (nord-ouest), théâtre depuis près de deux mois de ces rassemblements.

Des manifestants ont tenté de mettre à terre une barrière devant le tribunal fédéral, a constaté une journaliste de l’AFP dans cette ville, épicentre de la protestation.

Les forces de l’ordre ont là aussi répliqué avec d’abondants tirs de gaz lacrymogène et dispersé la foule.

La police a confirmé qu’un homme avait été poignardé et que le suspect avait été retenu par les manifestants avant d’être arrêté par les forces de l’ordre.

 

AFP

Manifestants pris dans une nuée de gaz lacrymogènes à Portland le 24 juillet 2020

 

Le mouvement s’est amplifié à Portland lorsque des policiers fédéraux sont arrivés mi-juillet.

Daniel Douglas, un informaticien de 31 ans, portait un sac à dos avec l’inscription « les fédéraux dehors maintenant ».

« On ne veut pas que des fédéraux venus de l’extérieur de notre ville occupent notre ville et terrorisent nos communautés », a-t-il expliqué.

Dans de nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on voit ces agents, en tenue paramilitaire et sans badge visible d’identification, utiliser des véhicules banalisés pour interpeller des manifestants, attisant les braises de la contestation.

Une enquête officielle a été ouverte jeudi par le ministère de la Justice sur l’action très controversée de policiers fédéraux sur place.

 

– Incident à Louisville –

 

AFP

Des manifestants à Portland le 24 juillet 2020

 

Le président Trump, qui fait notamment campagne pour être réélu en novembre sur le rétablissement de « l’ordre », a aussi annoncé mercredi renforcer les effectifs des agents fédéraux à Chicago et d’autres villes après une résurgence de la criminalité et des fusillades.

Samedi, trois personnes ont été légèrement blessées par arme à feu en marge d’une manifestation antiraciste à Louisville, dans l’Etat du Kentucky, ont rapporté des médias américains. La police a toutefois évoqué des circonstances « accidentelles ».

Dans cette ville, des militants noirs du groupe NFAC, lourdement armés, ont protesté contre la mort de Breonna Taylor, une femme noire tuée par la police en mars dans son appartement. Mais la police était déployée pour éviter tout accrochage avec des contre-manifestants blancs d’un groupe conservateur, également armés.

 

 

Seattle (Etats-Unis) (AFP)

 

 

Source : Courrier international

 

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