Mauritanie- Soudan : un nouveau charnier de 28 soldats soudanais en écho aux 28 martyrs d’Inal

Les observateurs sont frappés par la similitude de la gouvernance militaire de l’ancien président soudanais Omar El Béchir et de son homologue mauritanien Ould Taya dans les années 90. Trois décennies après le monde découvre un deuxième charnier de 28 officiers de l’armée impliqués dans un coup d’Etat contre Omar El Béchir.

Cette découverte  grâce à l’avenement d’un régime transitoire démocratique en 2019 intervient au moment où le dictateur soudanais est sous les verrous et devra payer tout le mal qu’il a subi à son peuple. A la même période sous le régime de Ould Taya 28 soldats noirs en Mauritanie sont pendus à INAL pour le seul motif qu’ils sont de couleur.

Les veuves et orphelins attendent toujours les corps pour une sépulture digne. Un charnier de 15 squelettes ligotés découvert en 2019 au Nord du pays rappelle les circonstances et les conditions dans lesquelles sont morts ces 28 martyrs negro-africains.

Les autorités de Nouakchott sous le régime de Ould Aziz ont vite dépêchés des bulldorzers pour faire disparaître les traces. Et en 93  Ould Taya décrète une loi d’amnistie pour les officiers de l’armee pour mettre fin à toute poursuite judiciaire. La comparaison des deux anciens régimes soudanais et mauritaniens est raison à plus d’un titre.Omar El Béchir et Ould Taya ont gouverné respectivement le Soudan et la Mauritanie d’une main de fer pendant des années. Deux régimes autoritaires et génocidaires.

Les massacres de 300 000 au Darfour pour le premier en 2003 et plus de 100000 noirs déportés au Sénégal et au Mali en 89 pour le second. Ironie de l’histoire les deux dictateurs ont été victimes d’un coup d’Etat. Ould Taya en 2005 a eu plus de chance en s’exilant au Qatar tandis que Omar El Béchir longtemps poursuivi par la CPI  est jugé par ses frères d’armes à Khartoum.

Les mauritaniens attendront encore peut être avec une alternance de l’opposition. La plus proche c’est en 2024.