L’édito de Bakari Guèye : Retour en force du Covid-19

Il y a seulement quelques jours, la Mauritanie avait déclaré officiellement la guérison du dernier cas enregistré de covid 19 et le pays était cité en exemple pour l’efficacité de sa stratégie de lutte contre la pandémie. Malheureusement la jubilation aura été de courte durée et la découverte d’une dizaine de cas en moins de 24 h, dont certains à l’intérieur du pays, a faussé tous les calculs, obligeant du coup le ministère de la santé à réviser sa stratégie.

Que s’est-il donc passé entre temps pour que le nombre de cas passe subitement du simple au double, ou presque ?

Les mesures prises par le gouvernement dès le 13 mars, avec l’apparition du premier cas, ont certes été salutaires et ont permis de contenir la maladie ou du moins de limiter les dégâts.

Malheureusement ces mesures n’ont pas bénéficié du suivi nécessaire et sont loin d’avoir été appliquées à la lettre.

Les fameux gestes barrières sont prises à la légère et même au niveau des administrations publiques, le sérieux est loin d’être de mise.

Au niveau des populations, mis à part un déficit dans le domaine de la sensibilisation, les gens continuent à agir comme si de rien n’était.

Les marchés sont bondés et on ne prend pas les précautions nécessaires pour éviter l’expansion de la maladie.

Dans les mosquées, on continue de prier comme avant et même pendant les horaires du couvre-feu ; tout ça au nez et à la barbe des autorités qui ferment les yeux. Plus grave encore, beaucoup parmi les huit mille mosquées que compte la capitale, ont une hygiène qui laisse à désirer et ne sont pas régulièrement désinfectées. Que dire également de la foule immense qui a assisté dans l’enceinte de la mosquée Ibn Abass, à la prière mortuaire de la 9ème victim du covid? (le 9ème cas, le propriétaire du supermarché).Où sont passées les autorités? Pourquoi ont-elles fermées les yeux?

Au niveau de nos frontières, on dénonce régulièrement des entrées clandestines de personnes provenant de zones infectées, sans compter les complicités signalées ça et là, permettant à des personnes d’entrer à Nouakchott.

Ce relâchement aura été fatal mais il est encore possible de se ressaisir. La balle est dans le camp du ministère de l’intérieur et de la décentralisation qui doit mettre à exécution ses menaces de sévir contre les récalcitrants.

 

 

Bakari Guèye

 

 

Source : Initiatives News

 

 

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