L’une des plus grandes collectionneuses de dictionnaires au monde est décédée

Madeline Kripke, une Américaine de 76 ans, s’est éteinte à la suite de complications liées au Covid-19.

Quand on aime, on ne compte pas. On peut dire que l’Américaine Madeline Kripke a suivi ce dicton à la lettre jusqu’à sa mort le 25 avril 2020. Sa passion pour les mots l’a poussée à acquérir plus de 20.000 livres, dont une grande partie de dictionnaires et quelques livres sur… les dictionnaires.

Les uns sur les autres et entassés jusque dans les recoins de son loft à West Village, la collection privée de dictionnaires de Mme Kripke est telle que ce serait l’une des plus importantes au monde, selon le New York Times.

Née en 1943 dans le Connecticut, elle a reçu son tout premier dictionnaire des mains de ses parents: le Webster’s Collegiate. «J’ai réalisé que les dictionnaires étaient chacun infiniment explorables. […] Ils m’ont ouvert à de nouvelles possibilités dans un mélange de hasard heureux, de découvertes fructueuses et de révélation», explique-t-elle dans un article de Narratively, qui la surnomme «la Dame des dictionnaires».

New York Times Books

@nytimesbooks

Madeline Kripke, doyenne of dictionaries, who collected 20,000 of them, has died at 76. She had been infected by the novel coronavirus. https://nyti.ms/2zDIgG6 

Madeline Kripke in her Greenwich Village apartment in 2013 with part of her vast dictionary collection. “Madeline built a cathedral of the English lexicographic tradition,” an admirer said. 

Madeline Kripke, Doyenne of Dictionaries, Is Dead at 76

A woman of many words, mostly unspoken, she amassed a lexicographic trove of some 20,000 books, much of it crammed into her Greenwich Village apartment.

nytimes.com

 

Après avoir été un temps, assistante sociale, enseignante puis relectrice, ses dictionnaires de bureau se sont accumulés avant de progressivement envahir la totalité de son appartement.

L’argot, sa section préférée

 

Dans le portrait que dresse d’elle le site web Narratively, Madeline Kripke en dit plus sur les livres et dictionnaires qui fourmillent sur ses étagères. Entre un livre datant de 1722 intitulé The Benefits of Farting Explained (Les avantages du pet expliqués) et des dictionnaires yiddish du XVIIe et XVIIIe siècle, l’on peut entrevoir un dictionnaire latin imprimé en 1502 –le plus vieux de sa collection.

Elle aurait tout de même eu une petite préférence pour certains ouvrages de son appartement: les dictionnaires sur l’argot. Un nombre de jargons incalculable seraient recensés sur ses étagères, de celui des cow-boys à ceux des pickpockets en passant par celui des jeunes des années 1930 à Philadelphie.

Après son décès dû à des complications liées au COVID-19, une question reste en suspens: que va devenir la collection de Mme Kripke? Interrogé par le New York Times, son frère a déclaré que, pour l’instant, rien n’avait été décidé. Nul doute que de nombreuses bibliothèques seraient ravies de pouvoir ajouter quelques-uns de ces trésors à leurs collections.

Repéré par Robin Tutenges

Repéré sur New York Times

 

 

Source : Slate (France) – Le 02 mai 2020

 

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