Des expérimentations en cours pour déterminer si le BCG peut prévenir du Covid-19

Des essais cliniques tentent de vérifier la corrélation entre le taux de vaccination par le BCG et les taux de morbidité et de mortalité dus au Covid-19.

Des chercheurs de plusieurs pays ont lancé, ou s’apprêtent à le faire, des essais cliniques de grande ampleur afin de déterminer si la vaccination par le BCG (appellation courante du vaccin bilié de Calmette et Guérin) offrirait une protection – au moins partielle – contre le Covid-19. Le point de départ, comme le rappelle l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), est la corrélation, trouvée dans des études épidémiologiques, entre le taux de vaccination par le BCG et les taux de morbidité et de mortalité dus au Covid-19.

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Ces observations iraient dans le même sens que l’effet protecteur du vaccin, noté chez les enfants, vis-à-vis des infections respiratoires allant au-delà de la seule maladie visée. Cet effet protecteur est obtenu avec des vaccins utilisant un agent infectieux – virus ou bactérie – vivant mais atténué. C’est le cas du BCG, du vaccin contre la rougeole ou du vaccin oral contre la poliomyélite. Les vaccins dits inactivés ne contiennent, eux, qu’un fragment de l’agent infectieux (tétanos, hépatite B), ou l’agent entier, mais tué (coqueluche).

Cet effet résulterait d’une stimulation de la mémoire de l’immunité innée, la première ligne de défense, non spécifique contre les pathogènes qui s’introduisent dans l’organisme. Comme son nom l’indique, elle est présente dès la naissance.

Essais à grande échelle en Australie et aux Pays-Bas

 

La corrélation observée dans les études épidémiologiques ne suffit cependant pas à établir la réalité de cet effet protecteur. Pour tenter de le démontrer, il faut en passer par des essais cliniques dans lesquels le nombre de cas, le degré de gravité de l’infection et le nombre de décès seraient comparés dans deux groupes d’individus, les uns vaccinés par le BCG et les autres par un placebo.

Les essais ont déjà commencé à grande échelle en Australie (4 000 participants) et aux Pays-Bas (1 000 participants). L’Espagne va s’y joindre, de même que la France, où l’essai est en cours de planification par l’équipe de Camille Locht, directeur de recherche à l’Institut Pasteur de Lille. Les premiers résultats de l’essai français pourraient être disponibles d’ici trois à quatre mois.

Si les résultats de ces essais étaient concluants, la vaccination contre le BCG – qui n’est plus obligatoire en France depuis 2007 – pourrait rapidement être déployée afin de réduire la gravité des symptômes et le nombre de décès. Conçu il y a une centaine d’années, le BCG est un vaccin très sûr dont les contre-indications – une situation d’immunodépression – sont bien identifiées.

Paul Benkimoun

 

 

Source : Le Monde

 

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