Pendant que les gens du monde entier se mettent en quarantaine chez eux, des étudiants ivres font la fête sur la plage de Miami en Floride.
Il semble que certains jeunes se croient invincibles. Mais le sont-ils ? De nouvelles données en provenance des États-Unis confirment des recherches antérieures qui affirment qu’ils ne le sont pas.
« Si j’ai la corona, j’ai la corona », a déclaré un jeune homme au visage rouge aux journalistes dans une vidéo qui s’est propagée et a fait fureur sur Internet. « Au bout du compte, je ne vais pas laisser cela m’empêcher de faire la fête. »
Cela a conduit de nombreuses personnes aux États-Unis à se demander si les messages de santé publique adressés aux jeunes à propos de ce virus étaient erronés.
Et les données relatives aux premiers cas dans le pays font apparaître un risque très réel pour les jeunes.
Nouvelles données
Il n’y a pas assez de tests à ce stade de la pandémie pour nous dire exactement qui est infecté par le virus et comment il les affecte.
Diverses projections ont donné un aperçu des personnes touchées par âge et prévoient que les jeunes seront hospitalisés en petit nombre.
Mais un récent rapport des Centers of Disease Control aux États-Unis suggère que ce chiffre pourrait être plus élevé.
Police closed South Beach in Florida to prevent gatherings of young people
Le rapport a examiné les 2 500 premiers cas enregistrés dans le pays et a constaté que 20 % des personnes hospitalisées avaient entre 20 et 44 ans, et 38 % entre 20 et 54 ans.
Il est toujours vrai que la grande majorité des personnes qui meurent de Covid-19 sont plus âgées.
Pour les personnes âgées de plus de 85 ans, 14,8 % des cas dans le monde ont été mortels – contre 0,2 % pour les moins de 40 ans.
Mais cela ne veut pas dire que les jeunes n’attrapent pas le virus et ne deviennent pas très malades eux aussi.
Le rapport du CDC semble indiquer que les personnes âgées de 20 à 30 ans sont hospitalisées à un rythme qui n’est pas beaucoup plus bas que celui des personnes de 50 à 60 ans.
Les soins intensifs
Cependant, parmi les cas documentés dans le rapport, beaucoup moins de jeunes gens se retrouvaient en soins intensifs. Ces cas n’en exerceront pas moins une pression sur les systèmes de santé.
En Italie, les chiffres officiels publiés la semaine dernière indiquent que 12 % des personnes admises en soins intensifs avaient entre 19 et 50 ans. Et des rapports en France ont cité davantage de cas chez les jeunes également.
Mais il y a des raisons d’être prudent sur ces données.
Although far fewer younger people are ending up in intensive care, many are still hospitalised by Covid-19
Le professeur Marc Lipsitch, professeur d’épidémiologie à la Harvard TH Chan School of Public Health, a déclaré à la BBC qu’il était surpris que le CDC ait publié ce rapport.
Aux États-Unis comme dans de nombreux autres pays, les tests n’ont été effectués que sur trois groupes distincts : les personnes qui sont revenues d’une région touchée par le coronavirus et qui sont tombées malades, les personnes qui ont été exposées à une personne diagnostiquée à un stade précoce, et maintenant seulement, celles qui se présentent comme des cas graves.
Les données ont été collectées de manière très différente, ce qui donne une image confuse et ne reflète pas forcément ce qui se passe dans la population normale.
« Je pense que nous pouvons dire avec certitude que [la maladie] est plus bénigne chez les jeunes et que même ainsi, il est clair que certains jeunes développent des formes très graves », déclare le professeur Lipsitch.
« C’est l’une des raisons pour lesquelles le renforcement de l’immunité collective chez les jeunes n’est pas une bonne stratégie. Il y a beaucoup de jeunes et cela signifie que beaucoup de jeunes en général tombent malades ».
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La bonne nouvelle, c’est que les enfants et les adolescents finissent rarement à l’hôpital. Les statistiques de tous les pays montrent jusqu’à présent que les moins de 19 ans ne sont pas aussi gravement touchés, bien que les scientifiques ne comprennent pas encore pourquoi.
En tout cas, d’après la plupart des données que nous avons vues dans le monde entier, il semble clair que les jeunes en bonne santé peuvent transmettre cette maladie à des populations plus âgées et à des personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents.
Le message des responsables américains et de l’OMS est clair : lavez-vous les mains, pratiquez la distanciation sociale et évitez les fêtes sur Miami Beach.
