
Dès son investiture le président mauritanien a normalisé ses relations avec l’opposition avant de réhabiliter des exilés mauritaniens à l’étranger. Cette volonté politique d’ouverture et d’apaisement du climat politique ne va pas sans la reconnaissance des FPC et du RAG aujourd’hui incontournables sur la scène nationale.
Le président des FPC et le président de L’IRA sont incontestablement deux poids lourds sur la scène nationale depuis au moins 6 ans. Deux figures de l’opposition anti système qui jouissent d’une notoriété même en dehors des frontières mauritaniennes.
Samba Thiam ancien prisonnier de Ould Taya est revenu au bercail en 2013 après 23 années d’exil aux États Unis pour créer les FPC suite à une scission avec les FLAM. Le chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie est rentré avec son porte parole Kaaw Touré qui était exilé en Suède pour s’inscrire dans le jeu de la légalité et dans le jeu démocratique. Mais depuis 2014 leur nouveau parti peine à se faire reconnaître. Une diabolisation des autorités de Nouakchott qui perdure malgré toutes les pétitions nationales et internationales. Le rapprochement des deux anciens dirigeants Flamistes Samba Thiam et Ibrahima Sarr président de l’AJD-MR a au contraire exacerbé l’ancien président Ould Aziz qui les avait taxe de groupuscules racistes et extrémistes.
Tout comme l’IRA dont le leader charismatique a donné beaucoup de fil à retordre depuis la création en 2008 de son Association IRA ( Initiative pour la Résurgence du mouvement abolitionniste ) qui est un véritable plaidoyer pour la libération de sa communauté Haratine maintenue en esclavage malgré son abolition en 81. Malgré les nombreux prix internationaux dont le Prix ONU des droits de l’homme pour son combat contre ce crime contre l’humanité Ould Abeid n’a pas réussi à convaincre les autorités pour la reconnaissance de son aile politique RAG. Deux partis negro-mauritanien et Haratine dont les leaders ont fait des preuves de patriotisme et qui attendent depuis des années leur récépissé. Deux combattants de la liberté adules par les mauritaniens qui n’ont pas manqué de les soutenir pour Ould Abeid à toutes les élections depuis 2014 qui font de lui un candidat désormais crédible et audible même si des alliances contre nature en 2018 et 2019 avec le parti extrémiste arabe SAWAB lui ont permis de gagner un siège à l’assemblée Nationale et d’arriver second aux dernières présidentielles avec plus de 18 pour cent des suffrages. Et pour le second sa première participation dans une coalition présidentielle est un coup de maître au plan de la contribution des idées pour les solutions de la difficile cohabitation.
Avec l’élection de Ould Ghazouani en juin 2019 l’espoir renaît. Dès son investiture le président a engagé une normalisation de ses relations avec l’opposition dans la perspective d’un dialogue inclusif et puis après 100 jours de gouvernance il a annulé des poursuites judiciaires contre des exilés mauritaniens dont le richissime Bouamatou et des interdictions d’associations caritatives religieuses et de solidarité nationale.
Cette volonté politique d’ouverture d’unité nationale et d’apaisement du climat politique ne va pas sans la reconnaissance des FPC et du RAG. Le contraire est considéré par les observateurs comme une continuité de l’etat raciste. Six ans d’attente ça commence à faire long.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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Mauritanie : Ould Ghazouani veut réduire la fracture sociale
(Reçu à Kassataya 04 janvier 2020)
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