
200 camions de marchandises partis de Mauritanie sont bloqués depuis plusieurs jours au niveau de la zone frontalière avec le Maroc, à Guergarate, dans un no man’s land appelé également «Kandahar», sur ordre des douanes du royaume.
Les services des douanes du Maroc entendent ainsi appliquer une nouvelle réglementation sur des produits d’origine chinoise et généralement asiatiques (textile, montres, pièces de rechange pour téléphones portables).
Soumis à l’obligation de débarquement des prises dans les ports mauritaniens, les opérateurs espagnols de la filière pêche font également transiter leurs produits par le territoire marocain par camions frigorifiques.
Le fond du problème semble être lié au refus des douaniers marocains de laisser passer des véhicules avec des charges au dessus du niveau réglementaire.
Relayé par «Zahraa», site d’informations en ligne arabophone, un responsable du collectif des propriétaires de camions déplore «le silence» des autorités de Nouakchott, accusées de ne pas défendre les intérêts de la corporation.
Interrogé à ce sujet jeudi après midi, à l’occasion du point de presse consacré aux commentaires des résultats des travaux du Conseil hebdomadaire des Ministres, le ministre de l’équipement et des transports, Mohamed ould Mahaimid, a affirmé que le problème de transit dont on parle actuellement au passage frontalier de Guergarate «est une affaire entre les douanes du Maroc et des commerçants marocains». Une manière de dire que les camions refusant de payer les droits de douanes sont marocains.
>>>LIRE AUSSI: Algérie-Mauritanie: le nouveau « poste frontalier » de Tindouf loin de pouvoir concurrencer Guergarate
C’est dans ce contexte que le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et des mauritaniens de l’extérieur, Ismaël Cheikh Ahmed, a reçu en audience l’ambassadeur du Maroc, Hamid Chabar.
Au menu de la rencontre « le renforcement de la coopération, des relations bilatérales et les questions d’intérêt commun » selon l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), un organe du gouvernement, qui ne donne pas plus de précisions sur les sujets abordés.
Toutefois, même si l’AMI n’en dit pas plus, on peut imaginer sans risque de se tromper, que le chef de la diplomatie mauritanienne et l’ambassadeur Chabar, très actif dans le domaine de la diplomatie économique et culturelle, ont abordé la question brûlante de la situation à Guergarate.
Face à un blocage qui semble prendre un caractère récurrent depuis quelques semaines, on s’interroge sur les raisons, les arguments et contre arguments des uns et des autres.
Contre la thèse du collectif des propriétaires de véhicules bloqués à la frontière, une source, au fait de l’évolution de la situation, explique que «les douanes marocaines exigent le paiement d’une taxe sur des produits chinois avant d’autoriser leur vente sur le marché du royaume. Le versement de ces droits de douanes anéantirait tous les bénéfices attendus de ce commerce».
Les autorités mauritaniennes affirment ne pas être concernées par le blocage des camions dans la zone frontalière.
A signaler, au passage, que toutes les perturbations à Garguerate ont des répercussions immédiates sur l’approvisionnement en fruits et légumes du marché mauritanien. Plus de 90% de ces produits viennent du Maroc.
Cheikh Sidya
Correspondant à Nouakchott
Source : Le 360.ma (Maroc)
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com