En laissant entendre rediscuter des accords de paix de 2015 à l’occasion de la fête de l’indépendance, le président malien IBK touche un point sensible de l’acquis du mouvement de l’AZAWAD sur le statut de Kidal au Nord du pays. Le retrait du dialogue national de son représentant aux discussions est un prélude à un long processus de la réconciliation nationale.
C’est un nouveau signe que la paix est en train de s’éloigner au Mali tiraillé au Nord par les Jihadistes et le mouvement de l’AZAWAD dont les combattants occupent Kidal et au centre du pays entre les chasseurs Dozo et les Peuls. C’est une situation qui fait du pays depuis plus d’une dizaine d’années une poudrière dans cette bande sahélo-saharienne.
Politiquement c’est surtout le statut de Kidal qui donne des cheveux blancs au président malien réélu en 2018 et qui a fait de la paix son principal cheval de bataille pour réussir la réconciliation nationale amorcée durant son premier mandat. L’irrédentisme touareg est une réalité. Mais en profitant de la fête de l’indépendance pour lancer un ballon de sonde qui mettrait sur la table des discussions sur une possibilité de revoir les accords de 2015, le président IBK se met tout seul dans une mauvaise posture.
La réaction du représentant de la coordination des mouvements de l’AZAWAD ne se fait pas attendre avec une suspension temporaire de sa participation au dialogue national en attendant de voir clair sur les intentions réelles du locataire du palais de Koulouba. En réalité le statut de Kidal est un vrai casse-tête pour le président malien qui n’est pas responsable de l’occupation des touareg après que les forces militaires françaises aient débouté hors du territoire les terroristes islamistes en 2012. Les accords de 2015 l’obligent au respect des signataires. Toute modification devra passer par un consensus . La paix pourrait s’éloigner si Bamako jouait une autre partition.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 26 septembre 2019)
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