Au lendemain des sommets africains CEDEAO et G5 Sahel à Ouagadougou, l’envoyé spécial français pour le Sahel s’est entretenu cette semaine à Nouakchott avec le président mauritanien. La raison principale du déplacement de Christophe Bigot c’est de s’assurer que Ould Ghazouani est bien l’homme de la situation face à la menace grandissante des terroristes islamistes.
Ce péril sahélien préoccupe bien entendu le président mauritanien pour qui l’entretien avec l’envoyé spécial français pour le Sahel revêt une triple signification. D’abord cette prise de contact intervient après d’importantes décisions des sommets de la CEDEAO et du G5 Sahel la semaine dernière à Ouagadougou sur les moyens financiers pour combattre efficacement les terroristes islamistes.
C’est la première fois que les dirigeants africains ont pris leur destin en main pour une autonomie financière. Ce qui n’est pas négligeable pour l’avenir pour les cinq pays du G5 Sahel qui ne sont pas arrivés après 5 années sur le terrain à donner des réponses militaires face à un ennemi invisible à plusieurs têtes et de plus en plus armé.
Deuxièmement la Mauritanie est considérée comme la pièce maîtresse dans la lutte efficiente contre l’organisation terroriste Al Qaïda dans la sous- région avec laquelle elle a signé un pacte de non- agression en versant plusieurs millions de dollars. Ould Ghazouani se retrouve après son prédécesseur l’héritier d’un pays sahélo-saharien capable de négocier avec les barbus.
Troisièmement la Mauritanie est un leader incontesté G5 Sahel. Son ministre actuel de la défense était le commandant en chef et son expérience peut profiter au président mauritanien. Et la France très impliquée militairement dans cette bande sahélo-saharienne a besoin de stabilité avec l’élection de Ould Ghazouani pour neutraliser les jihadistes et également pour l’implantation de ses entreprises.
A la veille de l’assemblée générale des Nations-Unies à New-York la visite de Christophe Bigot est un prélude à un soutien de la France pour une MINUSMA plus offensive au Mali.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 18 septembre 2019)
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