Face au renoncement de l’Etat, une réponse citoyenne s’impose !

Depuis, le 26 Aout 2019, le Guidimakha est sous les eaux. Des inondations qui ont causés des morts et d’importants dégâts matériels.

Face à une telle catastrophe, le premier réflexe des populations sinistrées est d’y faire face en utilisant les maigres moyens du bord. Trois jours après aucune mobilisation des services de l’Etat pour une aide d’urgence. Cette hypothétique aide de l’Etat tarde toujours à arriver. Pour le moment elles pourront seulement se contenter de la visite du ministre de l’intérieur, qui est venu constater l’ampleur des dégâts.

Cette attitude de nos autorités dénote-t-elle un manque de respect, une négligence, ou un mépris envers les populations de ces localités ? Existerait-il de citoyens de seconde zone en Mauritanie ? L’Etat pratiquerait-t-il une politique de préférence basée sur le régionalisme, Comme le dénoncent certains. Est-ce plutôt un aveu d’impuissance qui met à nu les carences de l’Etat ?

Un Etat ne se résume pas à l’existence d’un territoire habité par une population ou s’exerce un pouvoir politique. Pour être considéré comme un Etat efficient, la puissance publique doit avant tout démontrer sa capacité à mobiliser tous ses démembrements pour apporter des solutions idoines à sa population et assurer la sécurité de son territoire.

Force est de constater que nous avons un Etat complètement déstructuré, fébrile et qui souffre profondément. Cette situation est le résultat de décennies de gestion calamiteuse, marquée par un tâtonnement chronique. Résultat des courses : un pays qui tourne en rond, dont les priorités sont ailleurs, incapable d’apporter une assistance d’urgence à des populations sinistrées. Le symbole est dévastateur pour l’image du nouveau gouvernement.

 Il semble adopter la posture du renoncement et du fatalisme. Cependant, des citoyens se sont mobilisés de partout pour venir en aide aux populations sinistrées afin de les soulager du désespoir et de l’abandon. Cet élan de solidarité qui s’est manifesté en direction des populations du Guidimakha est de bon augure.

 Et cela nous conforte dans l’idée que ce n’est pas que dans la politique que l’on peut être utile. C’est pourquoi je reste convaincu que seule l’initiative citoyenne pourrait nous sortir de cette situation. Ensuite, nous devons mutualiser nos forces, promouvoir une approche participative de la politique, pour pallier les carences du régime qui nous gouverne sous sa forme actuelle. Il est impératif pour chacune et chacun d’entre nous d’assumer son rôle de vigie de la République, puissance d’alerte, gage de l’émergence d’un citoyen responsable et respectueux de l’espace commun.

Mansour LY

(Reçu à Kassataya le 30 août 2019)

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