
Le 15 août, un pont provisoire installé sur la route nationale 2 a été emporté par le courant de la rivière, gonflée par les pluies saisonnières, à Sinthiou Garba. Il avait été installé là en remplacement d’un pont permanent, actuellement en travaux.
Privés de ce point de passage vital permettant d’accéder aux écoles et aux services de soins, des habitants n’ont eu d’autre choix que de se hisser sur une petite plateforme et de traverser le cours d’eau à l’aide d’une grue de chantier. Cette opération a duré une journée, le 16 août, avant d’être interdite par les autorités.
Incroyable mais vrai!Le Fouta émerge littéralement des eaux. Miracle du PSE,on ne transporte plus les malades par charrette mais par grue sur des brancards de fortune comme ici à Sinthiou Garba,Kanel ce 21/8!Qui ose dire après que MS n’a pas mérité son triomphe électoral au Fouta pic.twitter.com/EqlbcAmlrw
Thierno Alassane Sall (@TasOfficiel) August 21, 2019
« C’était la première fois qu’une telle technique était utilisée »
C’est une entreprise chinoise, Henan Chine, qui réalise des travaux pour réhabiliter la route nationale 2 et le pont. Leur pont provisoire de déviation a été emporté et ce sont leurs ouvriers qui ont mis en place cette « navette » durant une journée, le temps que le niveau de l’eau baisse et qu’un nouveau pont provisoire soit installé.
Cette scène était impressionnante et a laissé un goût amer dans la bouche de nombreux habitants. C’était la première fois qu’une telle technique était utilisée et beaucoup ont refusé de l’emprunter, jugeant que ce n’était pas approprié, voire dangereux. D’ailleurs, les autorités l’ont appris rapidement et ont interdit cette méthode. Le lendemain, un nouveau pont provisoire était en place et les habitants n’ont plus eu besoin d’utiliser la grue.
Depuis, le ministre des Infrastructures est venu nous rendre visite. Dimanche 25 août, il a déclaré que le pont définitif, à priori résistant aux inondations, serait terminé dans deux mois.
Besoin d’un second pont dans le villageMais pour nous, le véritable problème est ailleurs. Notre village est coupé en deux par un ravin, et chaque année, de l’eau s’y engouffre lors de la saison des pluies. Il est alors impossible de traverser et toutes les activités sont interrompues.
Il y a, côté ouest, le cimetière, le collège et le lycée et, côté est, le poste de santé, l’école et le marché. Les uns ne peuvent enterrer leurs morts et les autres ne peuvent se faire soigner.

Nous avons vu passer trois présidents de la République et leurs ministres nous ont à chaque fois promis un second pont pour résoudre ce problème [en plus du pont de la route nationale 2, au-dessus de la rivière, NDLR]. Mais rien n’a été fait.
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