Halte à la fuite en avant pour préserver les forces patriotiques et démocratiques et sauver le pays

Notre Parti, l’Union des Forces de Progrès (UFP) a présenté son Président à l’élection présidentielle de 2019, suite à l’échec de toutes les tentatives de regroupement de l’opposition autour d’une candidature unique ou principale, afin de créer une alternance démocratique pour mettre fin au diktat du système militaro-affairiste et aux souffrances du peuple, ou au moins renforcer les forces de l’opposition pour les luttes futures.

Plusieurs manœuvres inavouées ont été à la base de l’échec de la recherche d’un candidat unique ou principal. Notre représentation au niveau de la coalition des forces de changement démocratique n’est pas exempte de ces manœuvres, pour avoir cherché à mettre en avant, dès le début, la candidature du Président du Parti au niveau de cette coalition.

Malgré les dénégations, l’aveu est fait dans le projet de bilan de l’élection présidentielle du 22 juin proposé par le Comité Permanent (CP) pour soumission au BE, dans lequel il est dit clairement que Tawassoul a fait barrage à la candidature de l’UFP (Il n’y aurait certainement pas eu barrage si cette candidature n’avait pas été proposée).

C’est ainsi que face à l’échec de la recherche d’un candidat unique ou principal, que certains camarades voyaient en Mohamed Ould Mouloud, la candidature du Président du Parti au nom du Parti a immédiatement été mise en avant.

D’autres camarades avaient exprimé leur désaccord face à cette candidature et s’étaient abstenu dans le vote, lors de son adoption et validation au niveau du Bureau Exécutif (BE) et du Conseil National, pour laisser encore ouverte la possibilité d’une candidature unitaire ou principale.

Ces camarades mettaient en avant, entre autres, la situation de déconfiture du parti au niveau de ses liaisons avec ses bases et les masses, suite notamment au boycott des élections législatives et municipales de 2013 et à l’abandon de notre ligne d’accumulation de forces.

Les résultats du Parti après les élections de 2018 (0 mairies et 3 députés élus à la proportionnelle avec le plus fort reste) étaient d’ailleurs une matérialisation éclatante de cette situation, pour un Parti qui avait, en 2006, obtenu 9 députés, un sénateur et 11 Mairies.

Aujourd’hui, à l’issue du scrutin présidentiel, notre candidat affiche 2,46%. Ce résultat, malgré les conditions non transparentes dans lesquelles ces élections se sont déroulées (CENI sans l’opposition, utilisation des moyens de l’Etat par le candidat du pouvoir, achat des consciences et des cartes d’identité de l’électorat traditionnel de l’opposition et déroutement d’une partie de cet électorat vers d’autres bureaux difficiles à trouver, vote guidée dans certaines contrées où règnent sans partage les forces rétrogrades favorables au système, …) ne fut qu’une confirmation de la situation de déliquescence de l’UFP.

Les résultats de Biram, de Ould Boubakar et de KHB, sont également une confirmation de notre rupture avec les masses opprimées qui se sont orientées vers d’autres forces et discours, certes différents des nôtres, mais prenant en charge leurs préoccupations essentielles.

Notre absence sur le terrain (boycott de 2013) et l’inaudibilité de notre discours sur les préoccupations des masses, au-delà de la nature profondément inéquitable et non transparente du processus électoral, sont les causes principales de ce résultat et de notre rang (tous les candidats opposants ayant été victimes de cette non transparence).

Malheureusement, au lieu de prendre la mesure de la situation du Parti (qui se reflète, entre autres, dans notre incapacité, au soir du 22 juin, à mettre en place un dispositif pour faire notre propre décompte des voix, en vue d’un recours motivé et crédible auprès du Conseil Constitutionnel (CC)), et de faire un diagnostic objectif et sans complaisance, la direction a pris une autre voie.

Au lieu de tirer les leçons qu’il faut, en vue d’engager un redressement efficace, au moment où le pays a besoin de forces comme la nôtre, la majorité de la direction est allée dans le négationnisme en entérinant et en engageant une campagne de popularisation d’un bilan dont les principaux éléments, ci-après, avaient déjà été annoncés, juste après le 22 juin, par notre candidat lui-même, avant d’en avoir discuté avec le Parti, ni même le CP :

○ Les 2,46% ne sont pas notre résultat, ils nous ont été attribué par l’Administration, pour nous humilier ;

○ Nous sommes devenus, à l’issue du scrutin le leader de l’opposition démocratique ;  C’est un développement historique : L’UFP prend sans concurrent le leadership de l’opposition ;

○ La candidature du Président du Parti a permis des acquis politiques importants, malgré les résultats électoraux décevants (qui d’ailleurs ne sont pas nos vrais résultats) ;

○ La campagne a permis de diffuser notre discours sur la base du programme du candidat

Notons cependant, que Le programme a été accessible, au mieux, 5 jours avant la fin de la campagne et que nous n’étions pas le seul candidat opposant visé par la fraude.

C’est ainsi que la commission de communication vient, au nom de l’UFP, de sortir un communiqué de presse injurieux et mensonger à l’endroit de camarades dirigeants, qui se sont exprimé publiquement contre ce bilan suicidaire.

Cette expression était inévitable face à l’expression publique du candidat donnant les éléments de bilan ci-dessus, sans en avoir au préalable discuté avec le CP qui ne s’est réuni que 10 jours après le 22 juin.

Face à la posture de la majorité de la direction qui a suivi le Président dans ce négationnisme ridicule et refuse d’engager un processus salutaire d’établissement d’un bilan objectif, tirant les leçons de la situation de déliquescence du Parti afin de procéder aux rectifications nécessaires, il était du devoir de ses camarades de s’exprimer publiquement.

Aujourd’hui ils sont présentés comme des agents au service de l’entreprise de validation des résultats, engagée par le pouvoir (sic !). Ce communiqué est un exemple typique de l’attitude des dictatures qui, face à toute expression divergente, crient à la trahison résultant des manœuvres de l’ennemi. L’objectif étant de balayer d’une main les questions de controverse et de camoufler leurs erreurs destructrices répétées.

Nous soussignés signataires, lançons un appel à tout le Parti, pour mettre fin à la fuite en avant, et au négationnisme ridicule et suicidaire, face à des résultats qui traduisent plus que tout, la situation à laquelle le Parti a abouti, après presque une décennie de lignes aventuristes, de boycott et d’abandon de nos principes et idéaux ainsi que des préoccupations des masses (ouvriers, paysans, travailleurs, hommes d’affaires nationaux et autres couches sociales opprimées, composantes nationales et sociales exclues).

Les signataires

– Kadiata Malick Diallo, 4ème Vice-présidente, chargée des élus ;

– Assane Soumaré, 5ème Vice-président, chargé des études et de la formation ;

– Mohamed Moustapha Ould Bédredine, Sécrétaire Général du Parti ;

– Hassan Gaye, Trésorier du Parti ;

– Mohamed Ould Imigine, Sécrétaire national chargé des travailleurs ;

– Choueï Mint Bilal, Sécrétaire nationale chargée du mouvement des femme

Kadiata Malick Diallo

 

Source : Cridem

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