Crise post-électorale : l’opposition face à ses propres contradictions

La crise politique née de l’élection de Ould ghazouani le 22 juin dernier a révélé au grand jour une opposition du moins pour certains candidats soucieux de leur avenir personnel. Une opposition d’apparence soudée pour faire face à la crise post-électorale mais au fond désunie pour aller à la confrontation.

La révolte menée par des jeunes noirs des quartiers populaires de Nouakchott pour contester l’élection de Ould Ghazouani s’est révélée comme un test de rassemblement des 4 candidats de l’opposition. L’état de siège de la capitale par l’armée et les nombreuses arrestations d’opposants de militants et sympathisants en grande partie de la coalition du VE du candidat KHB et du candidat abolitionniste Ould Abeid, ont sans doute contribué à souder une opposition fragilisée par cette crise post-électorale.

L’opposition démocratique n’a pas saisi l’occasion pour mobiliser les populations évitant ainsi une confrontation avec le pouvoir qui semble tuer dans l’œuf toute riposte de l’adversaire.

Les observateurs ont été surpris de constater un soulèvement populaire monocolore du fait de la stigmatisation du pouvoir qui vise en particulier la coalition VE. C’est la première contradiction.

Ensuite avant la confirmation des résultats par le conseil constitutionnel l’ancien président du parti islamiste a félicité Ould ghazouani se démarquant ainsi de son candidat Ould Bouboucar. Et bien avant la campagne électorale certaines personnalité du FNDU ont changé de camp.

Une deuxième contradiction qui traduit l’union de façade de toute l’opposition dont certains leaders seraient en voie de négocier des postes au sein du futur gouvernement de la majorité. Des pourparlers qui annoncent des perspectives de ralliement.

Après la validation de l’élection de Ould Ghazouani par le conseil constitutionnel les 4 candidats réitèrent leur refus de reconnaître Ould Ghazouani comme président alors que la plupart de leurs représentants ont signé les procès -verbaux sortis des urnes dans les bureaux de vote.

C’est la troisième contradiction directement liée à la quatrième. Les 4 candidats ont appelé à l’ouverture d’un dialogue alors qu’ils ne reconnaissent pas la victoire de Ould Ghazouani.

Ces différentes contradictions font apparaître une opposition coupée en deux dont l’une crypto-personnelle a pour ambition de prendre le pouvoir et l’autre de lutter contre le système.

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 08 juillet 2019)

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