Le cœur de Nouakchott ne bat plus qu’au rythme de la campagne préélectorale. Tout ou presque se rapporte à l’élection présidentielle à venir. C’est à Nouakchott que vous entendrez parler des six candidats à l’élection présidentielle du juin 22 juin 2019. Mais c’est de Paris, et grâce à Facebook, que nous viennent souvent les analyses relatives à la démocratie ou ce qui en tient lieu, aux réalités politiques et sociales du pays ; c’est de là-bas que les inquiétudes sur l’avenir de la Mauritanie semblent plus grandes.
Aux Etats-Unis, le présent et le devenir de la Mauritanie constituent aussi les préoccupations constantes de la diaspora, qui ne compte pas ses efforts pour sensibiliser et mobiliser les ONG américaines autour de la situation en Mauritanie. Situation de la Mauritanie variable, très variable en termes d’images, de conditions de vie selon les catégories socioprofessionnelles auxquelles on a affaire ; selon les régions, les villes et les quartiers.
Ainsi, nous arrive-t-il souvent d’avoir l’impression, une fois sorti de Nouakchott et arrivé dans une zone reculée, d’être dans un autre pays ou sur une autre planète, tant le contraste entre la capitale et certaines cités lointaines est immense.
Tentez donc l’expérience, si ce n’est déjà fait. Sitôt vos valises déposées, faites un petit tour dans le bled visité ; le constat est inévitable : des familles entières sans eau ni électricité, mangeant à peine à leur faim, exposées à une chaleur étouffante (plus de 45 degré). Ici la pauvreté et le dénuement côtoient l’ignorance et les maladies. Et pourtant, ici mieux vaut ne pas tomber malade, car se soigner est un luxe hors de portée. Et comme si une telle situation n’était pas suffisamment accablante pour ces malheureuses populations, les injustices de toutes sortes qu’elles subissent viennent aggraver leur sort.
Allez à la rencontre de ces familles ! Discutez avec elles de leur quotidien ! et vous n’aurez plus qu’une obsession : comment apporter aide et assistance à une population qui vivote ; une population qui manque du minimum nécessaire ; une population qui ne vit plus mais survit. Des populations qui survivent, mais portées par un espoir fort qui se lit dans leurs regards. Espoir d’un changement de leurs conditions d’existence malgré la démission de l’Etat.
A Nouakchott les services publics sont défaillants. Ici, dans ces localités lointaines, ils sont inexistants. Alors les populations prient et sollicitent l’aide divine. A les voir dans une situation aussi dramatique, je suis envahi par un sentiment de honte. Mais je nourris aussi l’espoir d’un changement radical, produit d’une révolution en gestation qui éradiquera toutes les tares et injustices sociales actuelles. Révolution qui surprendra les partisans du statu quo et ceux qui somnolent sur les cadavres de leurs frères et concitoyens.
#KDR CONSCIENCE LIBRE et POSITIVE
(Reçu à Kassataya le 31 mai 2019)
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