Incontestablement c’est un scrutin très ouvert avec 5 candidats pour le moment pas des moindres et le plus important pour l’avenir de la Mauritanie dans un contexte où le président sortant laisse une ardoise abyssale au trésor public avec une dette publique qui avoisine 69 pour cent du PIB. Une situation gravissime qui ne laisse pas beaucoup de marges de manœuvre au candidat de la majorité Ould Ghazouani.
Un lourd héritage de Ould Aziz qui risque de peser sur la campagne électorale qui va démarrer dans trois mois. Avec un programme jusqu’ici illisible et inaudible Ould Ghazouani sera confronté à des candidats redoutables qui vont s’appuyer sur cette faiblesse pour gagner la confiance des électeurs. Parmi eux le candidat de l’UFP qui s’impose comme le candidat de l’unité et de la diversité. Ould Maouloud qui se présente pour la seconde fois a le soutien d’une partie de l’intelligentsia arabo-berbère et afro-mauritanienne et des couches moyennes de la population. C’est le seul candidat qui tranche avec la question nationale sur l’esclavage et la réconciliation nationale. Un point commun avec le candidat anti-esclavagiste Ould Abeid qui promet de lutter contre l’injustice la pauvreté et la corruption. Ould Ghazouani croisera certainement sur sa route le candidat indépendant à défaut d’être le candidat de l’opposition mais il est très proche idéologiquement de la majorité.
Il s’agit d’un ancien premier ministre sous le régime de Ould Taya et celui de la transition de 2005. Ould Boubacar est ainsi un sérieux concurrent parce qu’il a le soutien de la première force de l’opposition le parti islamiste et d’autres partis de l’Alliance démocratique ainsi que deux partis afro-mauritaniens de la capitale. Le dernier candidat est un entrepreneur expérimenté avec une ambition de reconstruire le pays économiquement. L’élève de Ould Aziz est le grand favori d’autant plus que son mentor a verrouillé le processus électoral avec une CENI sans aucun siège à l’opposition et un fichier électoral taillé pour les électeurs de l’UPR et enfin un conseil constitutionnel largement favorable à son camp. Les mauritaniens s’attendent encore une fois à des élections non transparentes comme tous les scrutins depuis 2009.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 31 mars 2019)
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