Après une semaine de concertation les députés mauritaniens sont d’accord finalement pour une commission d’enquête sur les deux mandats de Ould Aziz mais seulement sur certains dossiers. Une commission sélective qui suscite des interrogations des observateurs qui pointent une grosse tambouille de la majorité.
Il s’agit en fait d’un compromis entre la majorité et l’opposition qui avait insisté pour la constitution d’une commission d’enquête sur la gabegie et la corruption du régime de Ould Aziz. La commission financière qui devra suivre jusqu’ou bout la démarche jusqu’a la plénière qui devra trancher définitivement a retenu seulement des dossiers considérés par les observateurs comme la partie visible de l’iceberg.
Les fonds des revenus pétroliers, l’immobilier à Nouakchott, la société chinoise Poly Hong Dong, la gestion de la SNIM, le marché de l’éclairage public solaire, le marché du terminal des conteneurs du port de Nouakchott et la liquidation de la SONIMEX sont des affaires qui relèvent en grande partie de la mauvaise gestion des patrons de ces sociétés d’Etat. Gabegie et corruption faisant apparaître au second degré la responsabilité de l’ancien président. Toutes ces affaires pointées à l’origine par l’opposition sont de nature à cacher les malversations financières dont Ould Aziz est accusées et dont il n’est pas le seul responsable.
Depuis 2009 des forces extra constitutionnelles agissent dans la proximité de la présidence. Si d’aventure la commission d’enquête est mise en place les enquêteurs risquent de trouver un terrain déblayé par Ould Ghazouani qui a remis en ordre les accords de la SNIM avec la société australienne et les accords de licence de pêche sous Ould Aziz et bien d’autres accords. Le sentiment des observateurs c’est une commission d’enquête tronquée, partielle et partiale pour en finir avec les revendications de l’opposition qui commençaient à plomber le début du quinquennat de Ould Ghazouani.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 29 janvier 2020)
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