Algérie : lâché par l’armée, “Bouteflika n’aura pas sa sortie honorable”

Le chef de l’État-major algérien a demandé que soit enclenchée une procédure de destitution du président. D’après la presse algérienne, le départ d’Abdelaziz Bouteflika n’est désormais plus qu’une question de temps.

Après un mois de manifestations populaires, “l’armée lâche Bouteflika”, annonce le HuffPost Maghreb en lettres capitales ce mardi 26 mars. Le chef d’État-major Ahmed Gaïd Salah a demandé l’application de l’article 102 de la Constitution algérienne, qui prévoit la destitution du président pour raisons médicales. “Maintenant que l’institution militaire a fait connaître son avis, le reste ne devrait être qu’une simple formalité”, estime Tout sur l’Algérie (TSA) :

L’état d’empêchement pour raisons médicales sera déclaré et Bouteflika doit quitter le pouvoir avant même l’expiration de son mandat, qui arrive à terme le 28 avril. Il n’aura pas sa sortie honorable. Il partira destitué, après s’être accroché au pouvoir contre l’avis de son peuple sorti par millions demander son départ.”

Le site d’information prévient toutefois que, “officiellement, il ne s’agit pas d’une destitution décidée par l’armée”, car c’est au Conseil constitutionnel d’activer ou non la procédure. Un scénario qui devrait se dérouler rapidement, selon Maghreb Émergent, puisque “la procédure d’empêchement préserve transitoirement toutes les institutions de la République, sauf le poste de président de la République”.

D’après le site d’information, “il y a donc de fortes chances pour que, invités pour cela par l’armée via le Conseil constitutionnel, les présidents des deux chambres acceptent de se réunir en séance du Parlement pour prononcer l’empêchement après constatation de la vacance du pouvoir”.

Qui pour gérer la transition ?

 

Mais, souligne Maghreb Émergent, “tant que le Conseil constitutionnel ne s’est pas réuni et n’a pas appelé le Parlement à prononcer l’empêchement, le président de la République peut encore sévir, par entourage interposé”. Un autre risque souligné par le site d’information est la possibilité qu’Ahmed Gaïd Salah ait fait cette annonce afin de “garder la main sur le processus de la transition que réclame le mouvement populaire”.

Les manifestants devraient continuer de défiler, assure Maghreb Émergent, car la partie est loin d’être gagnée :

La ‘rue’ algérienne demande le départ du système et refuse que ce soit des personnalités du régime de Bouteflika qui président à la transition vers de nouvelles élections. Le recours à l’article 102, s’il aboutit, les mettra dans quelques jours en face [au président du Conseil de la nation] Abdelkader Bensalah. Il impliquera également que le gouvernement Bedoui-Lamamra conduira le processus électoral.”

TSA juge que le pays doit d’urgence mettre en place les solutions pour sortir de la crise politique et entamer la transition : “Aux partis, aux animateurs du mouvement populaire et à la société civile de les trouver et à l’armée de garantir leur mise en œuvre. Elle vient de prouver qu’elle en a l’autorité.”

 

Source : Courrier international

 

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