Cet Australien de 28 ans, auteur présumé de l’attaque contre deux mosquées de Christchurch qui a fait au moins 49 morts, avait publié quelques instants plus tôt un manifeste où il dénonce un supposé «génocide blanc».
Pendant dix-sept minutes interminables, il a filmé et diffusé en direct sur les réseaux sociaux les images insoutenables de la tuerie. L’assaillant a tué au moins 49 personnes vendredi dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. II s’agit un ressortissant australien, a confirmé le premier ministre australien, Scott Morrison. Il décrit celui-ci comme «un terroriste extrémiste de droite», sans toutefois donner plus de détails sur son identité. Un homme âgé d’une vingtaine d’années a été inculpé pour assassinat, a de son côté annoncé Mike Bush, chef de la police néo-zélandaise. Trois autres suspects, qui font selon les autorités parties des mêmes milieux extrémistes, ont également été arrêtés.
À croire plusieurs médias locaux, l’individu se présentait sous le nom de Brenton Tarrant sur les réseaux sociaux. Quelques instants avant la tuerie, un message anonyme a été publié sur le forum de discussion 8chan, très prisé par les suprémacistes blancs. Son auteur déclarait qu’il allait «mener une attaque contre les envahisseurs» et renvoyait notamment sur le compte Facebook de brenton.tarrant.9. Des photos présentant tout un arsenal avaient également été postées deux jours avant l’attaque sur le compte Twitter de @brentontarrant. Les armes exhibées portaient des références anti-musulmanes en anglais et dans plusieurs langues d’Europe de l’Est. Le tireur a également publié un long manifeste, où il dénonce un supposé «génocide blanc».
Installé depuis peu en Nouvelle-Zélande
Dans ce long texte de 73 pages, le tireur se présente comme un «homme blanc ordinaire» et explique être né «dans une famille de la classe ouvrière ayant de faibles revenus». Brenton Tarrant, 28 ans, serait originaire de Grafton, en Nouvelle Galles du Sud. Il a travaillé en 2010 comme entraîneur personnel dans un centre de fitness de la ville. Il serait parti deux ans plus tard voyager à l’étranger. Il s’était installé depuis «relativement peu de temps» en Nouvelle-Zélande, selon les autorités néo-zélandaises. Lui-même explique dans son manifeste y être venu «pour y vivre temporairement, alors que je planifiais et me formais», assurant que ce pays n’était pas le choix initial pour son attaque.
Toujours dans ce long texte, l’assaillant révèle qu’il préparait ses funestes desseins depuis deux ans déjà. Il déclare que les moments clé de sa radicalisation furent la défaite de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017 et une attaque au camion qui a fait cinq morts à Stockholm en avril 2017. Le titre de son manifeste, «The Great Replacement», fait d’ailleurs référence à la théorie controversée de l’écrivain d’extrême droite, Renaud Camus. «Cela faisait de nombreuses années que j’entendais et lisais sur l’invasion de la France par des non-Blancs», écrit-il. «Une fois arrivé en France, j’ai découvert que les histoires étaient non seulement vraies, mais profondément sous-estimées. Dans chaque ville française, dans chaque ville française, les envahisseurs étaient présents.»
Les musulmans représentent un peu plus de 1% de la population néo-zélandaise, selon le recensement effectué en 2013.
(Avec agences)
Source : Le Figaro
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